Kinésithérapie et troubles de la mobilité après un AVC
La kinésithérapie n'apporte qu'un bénéfice limité et transitoire en termes de mobilité et de démarche lorsqu'elle est initiée un an après la survenue d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Ceci est la conclusion d'une étude qui fait l'objet d'une publication dans le prochain numéro de la revue médicale The Lancet.
Les problèmes d'autonomie fonctionnelle peuvent persister sur une longue durée chez les patients victimes d'un AVC. Une équipe menée par John Green (St Luke's Hospital, Bradford) a évalué le potentiel de la kinésithérapie dans la récupération des fonctions motrices.
Ces auteurs ont suivi 164 patients victimes d'un AVC. Un an après l'AVC, certains de ces patients âgés de plus de 50 ans sont entrés dans un programme de kinésithérapie. Les autres constituaient le groupe contrôle. Un examen régulier était réalisé jusqu'au neuvième mois du programme.
"Nos résultats montrent qu'une kinésithérapie classique entraîne une petite amélioration transitoire de la mobilité des patients avec des difficultés persistantes un après l'AVC", écrivent Green et ses confrères dans leur article.
Par contre, l'activité sociale, l'état psychologique, le stress et le nombre de chute n'étaient pas significativement modifiés par la participation au programme de kinésithérapie.
Une légère amélioration de la mobilité et de la vitesse de la marche a été observée au troisième mois dans le groupe kinésithérapie. "Bien que significative, cette amélioration était trop petite pour être importante sur le plan clinique et elle n'était pas durable", commentent les auteurs. En effet, les légers bénéfices relevés au troisième mois avec la kinésithérapie n'étaient plus visibles au sixième et neuvième mois.
Dans un communiqué édité par la revue The Lancet, John Green a ajouté qu'une kinésithérapie d'intensité modeste n'est pas associée à un bénéfice clinique chez des patients qui présentent encore des problèmes de mobilité un an après leur AVC. "De nouveaux travaux sont nécessaires afin d'identifier des traitements plus efficaces et afin de définir les patients qui devraient particulièrement y participer".
Source : Lancet 2002;359:199-203.
Descripteur MESH : Accident vasculaire cérébral , Démarche , Patients