Le stress influence le produit final de l’acétylcholinestérase synaptique chez la souris
Ce sont les résultats d’une étude israélo-américaine effectuée chez la souris. Les chercheurs ont observé chez des animaux exposés à différentes formes de stress, que les neurones produisaient une isoforme soluble monomérique rare de l’acétylcholisnestérase (AChE), rendant les cellules nerveuses hypersensibles à certains neurotransmetteurs. La modification se passe au niveau de l’épissage de l’ARNm de l’AChE, dans les minutes suivant le stress, mais son effet dure pendant plusieurs semaines.
Le stress engendre souvent des pathologies nerveuses à long terme comme une sensibilité accrue à des stimuli normalement sans effets. Afin d’explorer les mécanismes neuronaux sous-jacents aux conséquences d’un stress, Eran Meshorer et al ont étudié chez la souris les variations de translocation synaptique des différents variants de l’AChE.
Les chercheurs ont observé que dans des conditions normales, les souris exprimaient l’ARNm correspondant à la forme normale membranaire multimérique de l’AChE, appelée AChE-S, au niveau des synapses neuronales.
En revanche, chez les souris soumises à un stress d’ordre chimique, neurologique ou psychologique, apparaissait au bout de quelques minutes, au profit de la forme AChE-S, une forme rare d’ARNm de l’AChE, AChE-R, correspondant à une protéine monomérique soluble, retrouvée dans les neurones et induisant la sécrétion de l’AChE. Ce phénomène a été observé pendant plusieurs semaines après avoir provoqué le stress.
Les mesures électrophysioloqiques effectuées dans l’hippocampe des souris stressées ont montré une activité synaptique apparemment normale mais en revanche une hypersensibilité (activité électrique élevée) à la fois aux anti-cholinestérases ainsi qu’à l’atropine.
Ces découvertes suggèrent aux auteurs que l’hypersensibilité neuronale observée en condition de stress est provoquée par le remplacement de la forme membranaire AChE-S de l’AChE par la forme soluble AChE-R de l’enzyme, sous l’impulsion du changement d’épissage de son ARNm.
Source : Science 18 janvier 2002;295:508.
Descripteur MESH : Psychologie , Neurones , Animaux , Cellules , Hypersensibilité , Synapses