Des chocs crâniens répétés ont un effet direct sur les marqueurs de la maladie d'Alzheimer
Des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie ont montré comment des traumatismes crâniens modérés et répétés peuvent accélérer l'évolution de la maladie d'Alzheimer. En étudiant des souris prédisposées à la maladie d'Alzheimer, ils ont découvert que ce type de trauma augmentait la production et le dépôt de peptide amyloïde-bêta ainsi que le niveau de marqueurs du stress oxydatif. Leurs résultats sont publiés dans le Journal of Neuroscience du 15 janvier.
"C'est la première preuve expérimentale à lier les traumatismes crâniens à la maladie d'Alzheimer en montrant comment des commotions répétées peuvent accélérer la progression de la maladie", a déclaré le coordonnateur de cette étude, le Dr Kunihiro Uryu.
Ce scientifique du Centre de Recherche sur les maladies neurodégénératives à l'Université de Pennsylvanie ont utilisé une lignée de souris transgéniques qui expriment le précurseur du peptide amyloïde-bêta. Ces animaux ont été soumis sous anesthésie à des chocs crâniens répétés et modérés.
Les auteurs ont ensuite étudié la production de peptide amyloïde-bêta dans le cerveau des souris ainsi que leurs dépôts. Ces mesures étaient réalisées deux jours, neuf et 16 semaines après la série de chocs. Le taux d'isoprostanes dans les urines, un marqueur qui rend compte de l'état de stress oxydatif, était également examiné. "A chaque examen, nous avons observé une augmentation drastique des indicateurs de la maladie d'Alzheimer chez les souris qui avaient reçu les chocs répétés", observe Uryu.
Les chocs répétés ont entraîné une augmentation de la production de peptide amyloïde-bêta et de leurs dépôts dans le cerveau des souris. Une élévation de la concentration des marqueurs du stress oxydatif était également relevée. Par contre, ces modifications n'ont pas été retrouvées chez les souris qui n'avaient subi qu'un seul choc.
Outre ces indications de la progression des marqueurs normalement associés à la maladie d'Alzheimer chez l'homme, les souris ont développé des troubles cognitifs. Cependant, il ne semble pas y avoir eu altération des fonctions motrices.
L'équipe de Uryu pense que les chocs crâniens répétés sont capables d'accélérer le stress oxydatif et l'accumulation du peptide amyloïde-bêta dans le cerveau. Ces modifications auraient un effet synergique qui favoriserait alors l'apparition ou la progression de la maladie d'Alzheimer. Ils soulignent également le potentiel de la lignée murine utilisée en tant que modèle de recherche.
Source : Université de Pennsylvanie. Journal of Neuroscience 2002;22(2):446-54
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