Informer les patients permet de réduire leur consommation d’antibiotiques pour une bronchite aiguë

Une étude anglaise semble montrer que l’information donnée sur le côté incertain de la prescription d’antibiotiques pour une bronchite aiguë, aux patients venus consulter chez leur généraliste, permettrait de réduire la consommation d’antibiotiques de près de 25% par rapport à ceux qui n’ont pas été informés.

Dans cette étude, John Macfarlane, médecin consultant à l’hôpital de Nottingham, et ses confrères généralistes, ont suivi plus de 250 patients adultes souffrant de bronchite aiguë, répartis en deux groupes.

Le premier groupe (A) a été constitué de 212 patients jugés par leurs médecins comme n’ayant pas besoin d’antibiotiques, mais ayant tout de même reçu une prescription leur donnant le choix d’en prendre si toutefois leur état s’empirait. La moitié d’entre eux ont reçu en plus un feuillet d’information sur la prescription d’antibiotiques.

L’autre groupe (B), composé de 47 patients, a été jugé comme ayant besoin d’antibiotiques, a reçu une prescription et a été incité à en prendre.

Parmi le groupe A, moins de patients ayant reçu le feuillet d’information ont pris des antibiotiques comparés à ceux n’ayant pas reçu le feuillet (49 contre 63, RR=0,76, IC95%=0,59-0,97, P=0,04). Le nombre de patients étant venus à nouveau consulter a été similaire (11 contre 14).

Dans le groupe B, 44 patients ont pris des antibiotiques.

Selon, les auteurs, en extrapolant ces données à l’échelle nationale, si les patients étaient informés sur la prescription et l’utilité des antibiotiques, quelques 750000 prescriptions en moins chaque année seraient faites en Grande Bretagne.

Les auteurs tiennent cependant à préciser que l’usage des antibiotiques est nécessaire pour certaines maladies respiratoires aiguës mais ils considèrent que pour environ 80% des patients pour lesquels leur médecin pensent qu’une prescription d’antibiotiques n’est pas nécessaire, les informer sur les conditions de cette dernière serait une stratégie efficace et économique.

Source : BMJ 12 janvier 2002;324:91-4.