Vaccination infantile: une mise au point pour rassurer les parents
Un rapport en forme de mise au point historique paraît dans la revue Pediatrics pour répondre à l’anxiété des parents vis à vis de l’innocuité annoncée des vaccins prescrits aux enfants et de leurs interférences potentielles avec des maladies et avec la capacité de réponse du système immunitaire infantile. L’étude recense de manière méthodologique les arguments et contre arguments sur l’efficacité et l’innocuité de la vaccination infantile. Il ressort en particulier d’une part que les enfants vaccinés ne sont pas sujets à plus d’infections que les non vaccinés et d’autre part que les vaccins actuels contiennent moins de molécules antigéniques que ceux du début du siècle dernier.
Le nombre de vaccinations infantiles recommandées a augmenté considérablement depuis plusieurs décennies, passant de 7 à 11, soit 5 à 20 injections tous les 2 ans selon Paul Offit, de l’école de médecine de l’université de Pennsylvanie à Philadelphie.
Il est donc compréhensible que les parents soient inquiets des conséquences possibles sur le système immunitaire de leurs enfants de cette accroissement de vaccinations.
C’est pourquoi les auteurs de cette étude ont tenu à remettre à plat les idées préconçues sur les soit-disant dangers encourus à stimuler le système immunitaire des enfants considéré à tort comme insuffisamment développé et inadapté à de telles stimulations antigéniques.
Les auteurs notent tout d’abord l’immense capacité du répertoire immunitaire de l’enfant (et de l’adulte) qui en théorie pourrait répondre simultanément à 10000 vaccinations en une fois. Une estimation théorique des auteurs montre que seule 0,1% de la capacité du système immunitaire doit être utilisée aujourd’hui pour répondre au nombre de vaccinations obligatoires.
Rappelant que l’enfant qui naît est soumis à de multiples pressions antigéniques bactériennes, virales et autres, les auteurs insistent sur le fait que l’enfant doit dès le départ combattre l’arrivée de milliers de germes.
D’autre part, de nombreuses études sont mentionnées, faisant part de la capacité immunitaire infantile à répondre à des injections d’antigènes multiples de manière extrêmement efficace dans le cadre des politiques vaccinales actuelles de nos pays.
De même, les données actuelles montrent que les enfants vaccinés ne sont pas plus touchés par les infections ou autres maladies que les enfants non vaccinés.
Enfin, les auteurs soulignent que les enfants sont soumis à moins d’entités antigéniques aujourd’hui qu’il y a 40 ou 100 ans car les formulations vaccinales contiennent moins de particules antigéniques que dans le passé car elles sont plus spécifiques et plus ciblées (le vaccin contre la variole contenait 200 antigènes différents contre moins de 130 pour les onze vaccins actuels combinés).
«L’immunisation est extrêmement sure et hautement efficace», a déclaré le docteur Offit en guise de conclusion. «C’est un des moyens les plus importants que les parents peuvent employer pour protéger leurs enfants des risques infectieux et pour leur assurer le maximum de chances de bonne santé en les aidant à renforcer leur système immunitaire», a-t-il dit.
Source : Pediatrics 2002;109(1):124-9.
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