Faut-il revoir les habitudes de prescription chez les personnes âgées ?
Une étude nationale menée aux Etats Unis montre qu'environ une personne âgée sur cinq reçoit au moins un médicament éventuellement non approprié. D'une façon plus générale, ce travail souligne les problèmes inhérents à la prise en charge médicale des personnes âgées, un souci constant en raison du vieillissement de la population.
Cette étude a été dirigée par Chunliu Zhan (Agency for Healthcare Research and Quality) et a utilisé les données d'une enquête menée en 1996 auprès de 2.455 américains de plus de 65 ans qui vivaient dans leur propre domicile et non pas dans des centres médicalisés. Un groupe de sept experts était chargé d'examiner les médicaments reçus par les participants afin de mesurer la fréquence de l'utilisation de 33 médicaments "potentiellement non appropriés".
Pour l'année 1996, 21,3 % des participants recevaient au moins un de ces médicaments. En considérant que cet échantillon est représentatif de la population américaine, 6,9 millions d'américains sont concernés.
"En utilisant les classifications du panel d'experts, environ 2,6 % des patients âgés utilisaient au moins un des 11 médicaments qui devraient être toujours évités chez les patients âgés. Les auteurs citent à ce sujet les barbituriques, le chlorpropamide, l'hyosciamine et les préparations à base de belladone.
Ils étaient 9 % à utiliser au moins un des huit médicaments "rarement approprié" dans cette population (ex : propoxyphène, diazepam) et 13,3 % à utiliser au moins un des 14 médicaments qui sont indiqués mais souvent mal employés.
La prise de certains de ces principes actifs dans la population âgée a diminué au cours du temps mais certains groupes de patients ont plus de risque de prendre des traitements pas forcément indiqués. C'est logiquement le cas de ceux dont la santé est la moins bonne ou pour lesquels les prescriptions sont les plus nombreuses. Les femmes étaient plus exposées que les hommes à ce risque.
L'optimisation des traitements prescrits aux personnes âgées incombe au médecin traitant, soulignent les auteurs. Par ailleurs, il faudrait s'attacher à améliorer la mise à disposition et l'utilisation des informations disponibles sur les médicaments.
Dans un éditorial qui accompagne cet article publié dans le Journal of American Medical Association, le Dr Jerry Avorn (Ecole de Médecine de Harvard) évoque les conséquences de traitements inappropriés chez les personnes âgées. Ces effets indésirables peuvent conduire au diagnostic d'une nouvelle affection ou plus simplement mis sur le compte du vieillissement.
Source : JAMA 2001;286:2823-9, 2866-8.
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