L’alcool en quantité modérée ne constitue pas un frein à l’arrivée d’une grossesse
Ce sont les conclusions d’une étude danoise réalisée sur près de 40000 femmes. Publiée dans la revue Human Reproduction, cette recherche arrive à la conclusion qu’une consommation modérée d’alcool (moins de 14 verres par semaine) ne ralentirait pas l’arrivée d’une grossesse chez la femme. Au contraire, l’abstinence vis à vis de l’alcool augmenterait le temps de survenue d’une grossesse.
Cette étude, menée par Mette Juhl et al au Danish Epidemiology Science Center et dans différents centres de Copenhague et d’Aarhus au Danemark, avait pour objectif d’examiner de façon statistiquement valable, les relations entre la consommation d’alcool chez les femmes et le temps de survenue d’une grossesse.
L’étude a porté sur 39612 femmes danoises recrutées durant les 24 premières semaines de leur grossesse entre 1997 et 2000. Elles ont été interrogées sur leur consommation d’alcool avant leur grossesse ainsi que sur le temps d’arrivée de celle-ci.
Parmi ces femmes, 29844 ont été retenues car certaines avaient eu des problèmes génitaux (cancer ovarien, endométriose).
Parmi les femmes n’ayant pas eu d’enfant avant leur grossesse, la consommation d’alcool, modérée ou élevée (entre 2 et 14 verres ou plus par semaine), n’a pas été associée avec un temps allongé de survenue de la grossesse, comparées aux femmes avec une consommation faible (moins de deux verres par semaine).
Parmi les femmes ayant déjà connu une grossesse, une légère relation a été observée dans le groupe de femmes avec une consommation d’alcool élevée (Odds Ratio=1.3 ;IC95%=1.0-1.7).
Les femmes abstinentes vis à vis de l’alcool ont eu un temps d’attente légèrement supérieur à celles ayant une consommation modérée d’alcool (OD=1.2 ;IC95%=1.1-1.3).
«Des études récentes semblaient montrer que même une faible consommation d’alcool rallongeait le temps d’attente d’une grossesse», a dit le docteur Juhl. «Notre étude, plus importante, ne montre pas cette corrélation, même pour les femmes consommant plus de 14 verres par semaine».
Les auteurs tiennent cependant à préciser que même si une faible consommation d’alcool améliore le temps d’attente d’une grossesse, «probablement en les aidant à se sentir plus relaxée», leurs résultats ne tiennent pas en compte les prises d’alcool occasionnelles, notamment aux alentours de l’ovulation, qui doivent réduire les chances de grossesse.
"Nous ne pensons pas que l'alcool ait un impact postitif sur la fertilité féminine et d'une manière générale sur la santé", ont conclu les auteurs.
Source : Human Reproduction 2001;16(12):2705-9.
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