Un nouveau gène impliqué dans l’asthme

Des chercheurs de Cincinnati aux Etats Unis ont identifié le gène de l’aquaporine 5, un canal à eau sensible au mercure, qui interviendrait dans la réponse asthmatique d’hypersensibilité des voies aériennes. L’étude réalisée chez la souris a montré que l’on retrouvait l’aquaporine dans plus de types cellulaires que prévus et que son expression était associée à certaines formes d’asthme.

Cette étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, démontre pour la première fois le rôle physiologique de l’aquaporine 5 dans le contrôle de la réponse et de la contraction des tubes bronchiques dans l’asthme.

L’aquaporine 5 (AQP5) est un canal à eau sensible au mercure exprimé dans les glandes salivaires, dans les alvéoles pulmonaires (cellules de type I) et dans les yeux. Sa fonction dans le poumon restait toutefois à être élucider.

Dans leur étude, Carissa Krane et ses collaborateurs ont examiné le profil d’expression de AQP5 dans le poumon de souris et montré que APQ5 s’exprime également dans d’autres types cellulaires.

En utilisant des techniques de marquages immunohistochimiques, les chercheurs ont montré que APQ5 s’exprimait également dans les cellules alvéolaires de type II ainsi que dans l’épithélium bronchique et trachéal.

A l’aide de souris mutées pour le gène de AQP5 (aqp5-/-), les chercheurs ont découvert que ces souris augmentaient considérablement leur bronchoconstriction en réponse à l’acétylcholine administrée par voie intraveineuse. La résistance pulmonaire a augmenté chez ces souris en même temps que décroissait la compliance dynamique pulmonaire.

Cette hyper réactivité aux bronchoconstricteurs, également observée avec la méta choline en aérosol, n’est pas due à une contraction anormale des muscles lisses ni à un défaut du surfactant.

Les auteurs pensent que APQ5 est impliquée dans une nouvelle voie de contrôle de la dilatation bronchique. Ces données nouvelles sont d’autant plus intéressantes que des études antérieures ont montré des régions chromosomiques analogues pour le locus du gène apq5 à la fois sur le chromosome 15 murin et également sur le chromosome 12 humain sur lequel APQ5 était associé à une hyperexcitabilité bronchique.

Source : PNAS édition électronique du 20 novembre 2001;98(24):14114-9.