Génération de neurones à partir de cellules souches de la moelle osseuse d’adulte
Des chercheurs américains ont annoncé hier à l’occasion de l’Annual meeting of the Society for Neuroscience qu’ils auraient réussi à faire différencier des cellules souches de la moelle osseuse d’adultes en cellules neuronales. Le but avoué de ces recherches serait, selon le professeur Lacovitti, de remplacer les neurones perdus des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Les cellules souches de la moelle osseuse d’adulte sont des cellules pluripotentes, c’est à dire capable de se différencier en certains types cellulaires, comme les cellules osseuses, cartilagineuses ou encore les adipocytes.
Des études sur la souris ont déjà montré que quelques unes de ces cellules, soumises à certains facteurs de croissance et d’autres agents, pouvaient acquérir en culture des propriétés de cellules nerveuses.
En testant sur des cellules souches d’adultes différents cocktails de facteurs de croissance et de nutriments, l’équipe de Lorraine Lacovitti aurait réussi à faire différencier 100% des cellules souches en cellules neuronales en l’espace d’une heure.
«Non seulement les cellules souches se sont différenciées rapidement en cellules ressemblant à des neurones», a-t-elle annoncé, «mais elles ont également exprimé des protéines spécifiques aux neurones», a-t-elle ajouté.
«Nous avons caractérisé des neurones à sérotonine et à enzyme GABA. Nous voulons maintenant les convertir en neurones dopaminergiques, que nous n’avons pas encore obtenus», a déclaré la chercheuse.
«L’immense avantage d’utiliser les cellules souches d’adultes est que ceux-ci constituent leur propre donneur, ce qui implique que l’on peut faire des autogreffes sans rejet. Ceci évitera l’utilisation de cellules souches embryonnaires», a-t-elle conclu.
Toutefois, Lacovitti tient à préciser que pour le moment elle n’arrive pas à garder différenciés les neurones obtenus pendant plus de deux ou trois jours. Elle et son équipe recherchent actuellement si ce sont des facteurs du milieu de culture de ces cellules qui pourraient être la cause de cette réversion vers l’état indifférencié.
Si cela s'avère être le cas, les chercheurs pensent pouvoir contourner le problème en changeant le milieu nourricier des cellules.
Source : Thomas Jefferson University 11 novembre 2001.
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