La douve du foie adapterait sa stratégie de développement en fonction de l’état des lymphocytes TCD4+
Une équipe américaine de l’université de Californie (EU) a mis en évidence une relation entre le développement du vers parasite Schistosoma mansoni et l’état de la population de lymphocytes TCD4+ chez la souris. La douve, nom commun donné à ce parasite de l’ordre des trématodes, adapterait son cycle de développement chez les souris immunodéficientes pour cette population de cellules, en réduisant la production de ses œufs au niveau hépatique.
Bien que l’on sache que d’autres parasites s’adaptent aux signaux de leurs hôtes, cette étude, qui paraît dans la revue Science, est la première à mettre en évidence une population cellulaire particulière directement associée au développement d’un parasite.
Afin de mettre en évidence l'adaptabilité du ver en réponse au niveau des populations de lymphocytes B et T, Stephen Davies et ses collaborateurs ont examiné des modèles d’infections à Schistosoma mansoni chez des souris déficientes soit pour les cellules B (Igh6-/-), soit pour les cellules T alpha-bêta ou gamma-delta (TCRbêta-/- ou delta-/-) soit pour les deux types de cellules T (TCR bêta-/- TCR delta-/-).
Le développement du parasite a été trouvé normal chez les souris Igh6-/- alors que le ver s’est beaucoup moins développé chez les souris dépourvues de lymphocytes T alpha-bêta.
Bien que la taille et l’apparence des vers n’aient pas été modifiées, le développement précoce de leurs œufs au niveau du foie (un indicateur très sensible du développement) a été sensiblement inférieur chez les souris TCRbêta-/- mais pas chez les souris TCR delta-/-.
La population de lymphocytes alpha-bêta semble être celle qui affecte le développement précoce de la douve. Afin de mieux caractériser la population cellulaire responsable de cette modulation, les chercheurs ont généré des souris immunodéficientes RAG-1-/- reconstituées avec soit des lymphocytes TCD8+ soit avec des lymphocytes TCD4+. Seules les souris recolonisées avec les lymphocytes TCD4+ permettaient le recouvrement normal du développement du ver.
Les chercheurs vont maintenant s’attacher à découvrir les composants des lymphocytes TCD4+ responsables du développement de Schistosoma mansoni afin de trouver une façon de prévenir les infections par ce parasite.
Source : Science 2001;294:1358-61.
Descripteur MESH : Lymphocytes , Foie , Population , Cellules , Californie , Lymphocytes B , Lymphocytes T , Parasites , Signaux