Contrôle glycémique en réanimation chirurgicale
Les patients admis en réanimation chirurgicale développent souvent une hyperglycémie et une résistance à l'insuline. Selon un essai paru dans le NEJM, un traitement intensif par insuline permet d'améliorer le pronostic lorsque la durée du séjour en réanimation est supérieure à cinq jours.
Van den Berghe et al. ont enrollé 1.548 patients admis en réanimation chirurgicale et sous assistance ventilatoire. Lors de l'admission, un premier groupe des patients a bénéficié d'un traitement intensif par insuline : la glycémie était ainsi maintenue entre 0,8 g/L et 1,1 g/L. L'autre groupe a bénéficié d'un traitement classique où une perfusion d'insuline était posée lorsque la glycémie dépassait 2,15 g/L : la glycémie devait être maintenue entre 1,8 et 2 g/L.
Dans le groupe "traitement intensif par insuline", seulement 35 patients (4,6 %) sont décédés comparé à 63 (8,0 %) dans le groupe contrôle.
Les auteurs ont noté que la mortalité était identique dans les deux groupes pour les cinq premiers jours. Le bénéfice global du traitement intensif par insuline était attribuable à son effet sur les patients en réanimation chirurgicale pendant plus de cinq jours. Chez ces patients, la mortalité était de 10,6 % (traitement intensif) comparé à 20,2 % avec le traitement conventionnel.
Cet effet positif s'explique par une réduction du nombre des sepsis et des syndromes de défaillance ou de décompensation multiviscérale. On observe également une diminution des bactériémies, des insuffisances rénales et d'autres complications.
En conclusion, les auteurs estiment qu'un contrôle très étroit de la glycémie à 1,1 g/L réduit la morbidité et la mortalité chez les patients en réanimation chirurgicale.
Source : N Engl J Med 2001;345:1359-67.
Descripteur MESH : Réanimation , Insuline , Patients , Durée du séjour , Hyperglycémie , Pronostic , Glycémie , Mortalité , Morbidité , Perfusion