Les conséquences de Tchernobyl toujours visibles 15 ans après l'accident
La conférence européenne sur le cancer qui se tient actuellement à Lisbonne a été l'occasion de faire le point sur les conséquences de l'explosion du réacteur de Tchernobyl. Cet accident nucléaire est responsable du plus grand nombre de cancers associés à un événement précis.
Plus de 2.000 cancers de la thyroïde ont été déjà directement liés à l'explosion il y a 15 ans du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl.
Selon le professeur Dilwyn Williams (Université de Cambridge), "quatre ans après l'accident, on a observé un excès de cancers de la thyroïde chez les enfants qui avaient été exposées aux retombées de l'explosion. Cette augmentation s'est poursuivie et de nouveaux cas apparaissent chez ceux qui étaient enfants au moment de l'accident".
Selon d'autres experts, l'exposition aux retombées radioactives aurait également un effet retardé. Le Dr Elaine Ron, de l'institut national américain contre le cancer, a expliqué que suite à l'exposition aux radiations, le risque plus élevé de cancer de la thyroïde reste présent. "Certaines indications montrent que le risque pourrait être le plus élevé 15 à 19 ans après l'exposition", selon ses propos.
Les moins de 20 ans sont les plus exposés au risque des isotopes d'iode radioactif. "L'exposition aux isotopes d'iode concentre sur la thyroïde plus de 1.000 fois la dose retrouvée dans le reste du corps", explique le Pr Williams. La sensibilité particulière des enfants s'explique par l'exposition élevée et par la biologie de la thyroïde pendant la croissance.
Les effets de l'explosion du réacteur nucléaire diffèrent nettement de ceux des explosions atomiques au Japon. Au Japon, les principaux dégâts résultaient d'une exposition globale du corps aux rayons gamma et aux neutrons. Pour Tchernobyl, les principaux composés radioactifs étaient des isotopes de l'iode et étaient retrouvés dans les retombées.
D'autres cancers sont également en question. Ainsi, Victor Chizhikov (Centre de recherche sur le cancer, Moscou) a suivi 43 personnes chargées des opérations de nettoyage du site. Toutes montraient la présence de poussières radioactives inhalées dans leurs poumons.
Source : Federation of European Cancer Societies
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