Les effets indésirables des traitements anti-VIH-1

Alors que peu d’études parlent des effets néfastes des traitements antiviraux sur les personnes infectées par le VIH, une recherche suisse publiée dans la revue The Lancet souligne la prévalence importante des effets toxiques engendrés par ces médicaments.

Les données actuelles sur la tolérance aux traitements anti VIH-1 ont été enregistrées dans des études cliniques, des analyses post marketing ou dans des rapports anecdotiques.

Amalio Telenti, de la division des maladies infectieuses à l’université de Lausanne (Suisse) et ses collaborateurs ont jugé que ces données n’étant pas assez mises à jour et ne permettant pas une bonne gestion des différents traitements possibles, une large étude épidémiologique s’imposait.

Les chercheurs ont répertorié les effets toxiques de traitements antiviraux contre VIH-1 reçus par 1160 patients faisant partie d’une cohorte d’étude à Zurich infectés par le virus.

Les effets toxiques associés à différents traitements comme les inhibiteurs de la protéase (IP) ou de la reverse transcriptase, les analogues nucléosidiques ou autres molécules, ont été mesurés et traités par des analyses statistiques multivariables.

Il a été trouvé que 47% (545 sur 1160) des patients avaient présenté des effets indésirables cliniques et 27% (194 sur 712) des effets indésirables sub cliniques décelés par les analyses. Parmi eux, 25% (77 sur 739) des effets ont été jugés sérieux ou sévères.

Les traitements comprenant des IP utilisés seuls ou en association avec un antiviral ont donné la même proportion d’effets toxiques alors que le traitement IP associé à deux ou trois classes d’antiviraux a augmenté respectivement d’un facteur 2 ou 3,9 les effets toxiques comparé au traitement IP seul.

Les associations de traitements antiviraux concernaient les composés suivants : zidovudine, lamivudine, stavudine, didanosine, abacavir, ritonavir, saquinavir, nelfinavir, efavirenz et nevirapin.

Les auteurs concluent à une prévalence élevée des effets toxiques attribués au traitement antiviral contre VIH. Ils suggèrent de se servir des données de cette étude pour établir une liste des effets indésirables associés aux différents traitements et aux molécules utilisées pouvant servir de guide afin d’améliorer la tolérance aux traitements.

Source : The Lancet 2001 ;358 :1322-7.