Douleur physique généralisée et mortalité

Une étude britannique, à paraître dans la revue British Medical Journal révèle que les personnes âgées souffrant de douleurs corporelles généralisées ont deux fois plus de risque de décéder d’un cancer.

Des chercheurs des universités de Manchester (Angleterre) et de Dundee (Ecosse) ont, pendant huit ans, estimé les taux de mortalité ainsi que les causes de décès survenus chez 6569 adultes de plus de 85 ans.

Tous les patients enrôlés dans cette étude avaient déjà pris part à deux études antérieures sur la douleur en 1911 et 1912. Ils ont été questionnés sur leur expérience ou non de douleur physique (ponctuelle ou généralisée) durant le mois précédent, sur leur statut vis-à-vis du tabac et également sur leur état de détresse psychologique.

Un peu moins de la moitié des personnes interrogées ont eu une douleur physique à un endroit de leur corps et un peu plus du tiers n’ont pas relaté de douleurs. Environ 15% se sont plaints de douleurs corporelles généralisées.

Durant les huit années de l’étude, 654 personnes sont décédées. Les maladies cardiaques ont été la cause de 40% des décès, suivies par les cancers (1/3). La plupart des autres décès ont été imputés à des maladies respiratoires.

Les taux de mortalité non seulement ont été plus élevés parmi les gens souffrant de douleurs corporelles, mais également ces personnes sont décédés pour beaucoup (plus que la moyenne générale des décès) d’un cancer.

Les personnes affectées par une douleur ponctuelle sont décédées d’un cancer plus fréquemment que la population générale et ceux qui souffraient de douleur généralisée sont morts d’un cancer avec une fréquence encore deux fois supérieure.

Ce risque accru de décès dus à un cancer chez les personnes affectées par une douleur reste indépendant de l’âge, du sexe, du tabac et même de la connaissance du cancer par les patients.

De plus, les personnes atteintes de douleur généralisée décèdent cinq fois plus de morts violentes (accidents, suicide) que les personnes non affectées par une douleur corporelle.

Les auteurs de l’étude, d’après ces résultats, suggèrent que les mécanismes mis en jeu dans la perception de la douleur sont également ceux augmentant le risque de survenue du cancer, ou bien alors que la douleur généralisée raccourcie la durée de vie des personnes qui vont développer la maladie.

Source :BMJ 2001;323 :662-4.