Action anti-dépressive du tabac
Selon une étude publiée dans les Archives of General Psychiatry, le tabac agirait au niveau du cerveau de la même façon que les anti-dépresseurs, ce qui expliquerait le taux important de fumeurs parmi les personnes dépressives et également la difficulté de celles-ci à ‘décrocher’ de la cigarette.
Le professeur Gregory Ordway, psychiatre au Mississipi Medical Center (Jackson, EU) et ses collaborateurs ont examiné une fraction du cerveau (le locus Coereleus ou LC) dont on sait qu’elle est associée au syndrome dépressif, de personnes décédées fumeuses (7) ou non fumeuses (9). Ces personnes n’avaient pas de syndrome dépressif.
L’activité et la quantité d’un certain nombre de marqueurs protéiques dits ‘noradrénergiques’ impliqués dans le phénomène de dépression ont été mesurés dans les cerveaux des deux groupes.
Les auteurs ont observé des activités réduites de la tyrosine hydroxylase et des récepteurs noradrénergiques (60% et 40% respectivement) au niveau du LC des fumeurs comparativement à celui des non fumeurs. Or il a été montré que ces protéines étaient également peu exprimées dans le cerveau de personnes prenant des anti-dépresseurs.
« C’est la première fois que l’on montre les effets du tabagisme sur les protéines noradrénergiques dans le LC » selon les auteurs. Ces effets sont retrouvés chez l’animal traité depuis longtemps aux anti-dépresseurs. En revanche, ces effets sont contraires à ceux retrouvés chez l’homme lorsqu’on compare le cerveau d’individus dépressifs avec celui d’individus non dépressifs.
« Malgré cet effet anti-dépresseur du tabac, Il y a cependant de multiples bonnes raisons de ne pas devenir fumeur », concède G. Ordway.
Source : Archives of General Psychiatry 2001;58:821-827.
Descripteur MESH : Cerveau , Personnes , Tabac , Protéines , Syndrome , Archives , Dépression , Tabagisme , Tyrosine