La nicotine aiderait au traitement de certains symptômes du syndrome de Gilles de la Tourette
L'utilisation de patchs nicotiniques améliorerait les effets de l'halopéridol utilisé pour le traitements des tics moteurs caractéristiques du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT).
Les conclusions de cet essai en double aveugle et avec contrôle placebo seront publiées dans la prochaine édition de la revue Journal of Clinical Psychiatry.
"Le patch nicotinique n'est pas seulement efficace, mais il permet également d'employer des doses plus faibles d'halopéridol", explique un auteur de cette étude, le Dr Archie Silver, professeur de psychiatrie à l'Université de Floride du Sud (USF). "C'est très important lorsque l'on traite des enfants et des adolescents".
Le SGT, qui apparaît durant l'enfance, se caractérise par une incoordination des mouvements et la présence de tics moteurs et vocaux. L'halopéridol est un des traitements employés contre ce syndrome mais les thérapies actuelles ne permettent pas d'éliminer totalement les symptômes.
Pour cette étude, les investigateurs ont suivi 70 patients âgés de 8 à 18 ans et qui présentaient un SGT. Ils ont reçu un traitement classique par halopéridol combiné à l'administration d'un patch nicotinique (7 mg par jour) ou d'un patch placebo.
Par rapport au groupe placebo, celui sous nicotine a vu une amélioration des tics moteurs, aussi bien en fréquence qu'en sévérité.
Les résultats obtenus avec le patch nicotinique étaient meilleurs qu'avec le placebo pour les deux dosages d'halopéridol employé. Un dosage correspondait au dosage optimal d'halopéridol employé dans cette indication tandis que le deuxième était équivalent à une dose optimale réduite de 50 %.
Enfin, le contrôle des symptômes était meilleur avec la nicotine même lorsque le patch avait été quitté depuis deux semaines, ajoutent les auteurs.
Les nausées et vertiges ont été les principaux effets secondaires du patch, ce qui pourrait limiter la généralisation de son emploi. Cependant, il n'y a pas eu de problème de dépendance à la nicotine chez les sujets traités. Les investigateurs proposent donc que le patch soit utilisé de façon occasionnelle chez les patients qui ne répondent pas de façon optimale aux traitements standards.
"Cette étude est importante car elle attire l'attention sur un système de récepteurs de la nicotine dans le cerveau qui a été jusqu'à présent sous-étudié dans les troubles neurologiques et du développement de l'enfance", commente le Dr Silver.
Selon Paul Sanberg (professeur de neurochirurgie à l'USF), le mécanisme d'action de la nicotine dans ce contexte pathologique reste à définir précisément. Néanmoins, des substituts de la nicotine sont actuellement en développement et pourraient, avec une activité comparable ou meilleure, éviter les effets indésirables des patchs nicotiniques.
Source : University of South Florida. Jojurnal of Clinical Psychiatry september 2001; sous presse.
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