Prédisposition génétique au cancer des ovaires et utilisation des contraceptifs oraux
Il a été montré que la multiparité et les contraceptifs oraux réduisaient le risque de cancer des ovaires. Une étude parue dans la dernière livraison du NEJM a plus particulièrement étudié cette relation chez des femmes porteuses de mutations sur les gènes BRCA1 ou BRCA2. Chez ces personnes, le risque de cancer des ovaires diminue avec le nombre de naissances mais pas avec une utilisation prolongée de contraceptifs oraux.
Dans leur étude, Modan et al. ont comparé le nombre de naissances et l'utilisation de contraceptifs oraux chez des femmes avec un cancer des ovaires et chez des sujets contrôles.
Des mutations de BRCA1 ou BRCA2 ont été retrouvées chez 29 % des 840 femmes avec un cancer du sein comparé à 1,7 % des 751 contrôles.
Quel que soit le génotype BRCA1 et BRCA2 de l'ensemble des participantes, il apparaît qu'un nombre croissant de naissances est associé à une réduction du risque de cancer des ovaires.
Les résultats diffèrent pour les contraceptifs oraux. En effet, l'usage de ces contraceptifs ne confère un effet protecteur qu'aux femmes exemptes de mutations BRCA1 ou BRCA2.
En d'autres termes, les contraceptifs oraux ne semblent pas modifier le risque de cancer des ovaires chez les porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2. Ce résultat implique que le développement du cancer des ovaires se fait par des voies différentes chez les porteuses et les non-porteuses de mutations BRCA1 ou BRCA2.
En conclusion, les auteurs estiment que "ces données suggèrent qu'il est prématuré d'utiliser des contraceptifs oraux pour la chimioprévention du cancer des ovaires chez les porteuses de telles mutations".
Source : N Engl J Med 2001;345:235-40
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