VIH/SIDA : Comment mesurer l'observance avec précision ?
Le respect des prises d'antirétroviraux est un élément essentiel pour assurer l'efficacité du traitement. Des chercheurs ont étudié trois moyens de mesurer l'observance. Cette étude apporte des informations sur la fréquence des prises et son impact sur la charge virale. Elle montre également que l'observance est difficile à mesurer avec une méthode isolée.
Ce travail publié dans les Annals of Internal Medicine par Liu et al. a évalué trois méthodes de suivi de l'observance : le comptage du nombre de pilules dans un flacon, l'interrogatoire des patients et un système de bouchon électronique sur les flacons. Dénommé MEMS pour "Medication Event Monitoring System", ce dispositif enregistre l'heure et la date de chaque ouverture du flacon.
Les auteurs ont suivi 108 patients sous inhibiteurs de protéase ou sous inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse pendant un an. L'observance était mesurée tous les mois.
Selon cette étude, les personnes sous antirétroviraux depuis 6 mois et avec une charge virale indétectable prenaient leurs médicaments régulièrement 85 % du temps. Ce chiffre était de 66 % pour ceux dont la charge virale était détectable.
Le Dr Andrew Kaplan (Université de Caroline du Nord) note toutefois que cette observance est relativement élevée : "Si l'on considère les patients hypertendus, ils prennent généralement leur médicament 40 à 50 % du temps". Dans le cas du traitement de l'infection par le VIH, le nombre important de médicaments et la sévérité des effets secondaires sont les deux limitations à une observance maximale.
La combinaison des résultats obtenus avec les trois méthodes de mesures donne la meilleure évaluation de l'observance. En effet, l'observance peut être sous-estimée avec le MEMS et plutôt surestimée avec le comptage et l'interrogatoire du patient.
Selon les auteurs, ce type de mesure combinée devrait être envisagé dans les études sur la relation entre l'observance et l'évolution clinique du patient.
Source : Ann Intern Med 2001;134(10):968-77. University of North Carolina School of Medicine.
Descripteur MESH : Charge virale , Antirétroviraux , Patients , Méthodes , Temps , Caroline du Nord , Électronique , Infection , Personnes , Travail , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine