Cancer de la tête et du cou : essai visant à tester l’efficacité d’un adénovirus
L’University of North Carolina at Chapel Hill (UNC-CH) est l’un des 9 centres médicaux américains associé à un prochain essai clinique qui visera à déterminer si des injections d’adénovirus génétiquement modifiés sont efficaces dans le traitement du cancer récurrent de la tête et du cou. Cet adenovirus a été modifié pour sélectivement infecter et détruire les seules cellules cancéreuses.
Les adenovirus non modifiés peuvent infecter et se multiplier dans les cellules cancéreuses et les cellules normales, conduisant ainsi à la mort de ces cellules. E1B est l’un des gènes permettant au virus de se répliquer. Le produit de ce gène inactive le gène suppresseur de tumeur p53, ce dernier protégeant la cellule de l’infection par les adenovirus. Ainsi, les adenovirus ne se répliquent que si p53 est inactivé. Environ 50 % des tumeurs malignes de la tête et du cou sont constituées de cellules ayant leur gène p53 inactivé. Ainsi ces cellules cancéreuses peuvent être la cible spécifique d’un adénovirus modifié chez lequel on aura modifié le gène E1B, empêchant alors le produit de ce gène d’inactiver le gène p53. Ceci signifie que le virus ne pourra se répliquer que dans les cellules cancéreuses et épargnera les cellules saines.
Le Dr W Yarbrough, principal investigateur de l’essai clinique à l’UNC-CH, note que contrairement à l’adénovirus modifié utilisé ici et mis au point par la société Onyx, les études précédentes qui avaient utilisé des adenovirus en thérapie anticancéreuse étaient basées sur l’incapacité du virus à se répliquer.
Ce nouveau essai multicentrique randomisé est destiné à traiter le cancer récurrent de la tête et du cou pouvant recevoir des injections directes. Un groupe de patients sera traité uniquement par chimiothérapie, tandis qu’un autre groupe bénéficiera de la chimiothérapie et du traitement par adenovirus. Cet essai est sponsorisé par le groupe pharmaceutique Pfizer.
Le Dr Yarbrough ajoute qu’un traitement adenoviral en association avec une chimiothérapie n’augmente pas la toxicité chez le patient. De plus, des études suggèrent que cette association peut avoir une action antitumorale synergique.
Source : University of North Carolina School of Medicine
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