L'allèle APOE-ε4 semble lié à la perte de poids chez les patientes atteintes de la maladie d'Alzheimer

Il a été largement montré que cet allèle est associé à une augmentation du risque de maladie d'Alzheimer. Il pourrait être associé à d'autres évènements puisqu'une étude publiée dans l'édition de mars de la revue Neurology montre que les pertes de poids sont plus fréquentes chez les individus porteurs de cet allèle. Les mécanismes qui sous-tendent la relation entre APOE-ε4 et la perte de poids restent à identifier.

Ce lien a été étudié par des chercheurs finlandais. Vanhanen et al ont suivi pendant 3,5 ans en moyenne 957 patients âgés dont 46 atteints d'Alzheimer. Une mesure du poids et de l'indice de masse corporelle ont été réalisés en début et fin d'étude. L'allèle APOE-ε4 était recherché.

En moyenne, les patients atteints d'Alzheimer et porteurs de l'allèle APO-ε4 ont perdu du poids (1,9 +/- 4,0 kg) durant le suivi alors que les malades non-porteurs ont pris du poids (1,2 +/- 3,8 kg).

Un examen plus précis des données des patients atteints d'Alzheimer montre des différences selon le sexe et indique que la perte de poids est seulement observée chez les femmes.

De plus, une perte de poids supérieure à 5 % du poids initial était plus fréquente chez les sujets porteurs de l'allèle APOE-ε4, que ces patients aient développé la maladie ou non.

Cette perte de poids supérieure à 5 % a été observée chez 30 % des malades porteurs de l'allèle APOE-ε4 versus 6 % chez les malades non porteurs. Chez les individus contrôles, ces chiffres étaient respectivement de 28 % et 18 %.

"Notre étude a démontré que l'allèle APOE-ε4 est associé à une perte de poids particulièrement chez les femmes atteintes d'Alzheimer", précise le Dr Vanhanen. "De plus, les patients et les sujets contrôles porteurs de l'allèle ont plus souvent perdu du poids que les non-porteurs durant la période de suivi de 3,5 ans".

Le Dr Vanhanen ajoute que les raisons de cette perte de poids ne sont pas identifiées. Parmi les pistes d'intérêt, on peut rappeler que l'allèle APOE-ε4 a été associé à des troubles de l'odorat et donc peut-être à une modification de l'appétit.

Source : Neurology 2001;56:655-59. American Academy of Neurology.