Consommation modérée d’alcool , alcool deshydrogénase et infarctus du myocarde
Une étude parue dans le New England Journal of Medicine montre que les consommateurs modérés d’alcool qui ont un métabolisme lent de celui-ci ont un taux plus important de HDL sérique et un risque plus faible d’infarctus du myocarde, comparé aux individus métabolisant rapidement l’alcool.
Le polymorphisme du gène codant pour l’alcool deshydrogénase de type 3 (ADH3) altère la vitesse du métabolisme alcoolique. Le Dr L. Hines et ses collaborateurs ont conduit une étude cas-témoin nichée afin d’évaluer les relations pouvant exister entre le polymorphisme ADH3, la quantité d’alcool consommée et le risque d’infarctus du myocarde.
Parmi les hommes incorporés dans le Physician’s Health Study, les auteurs ont identifié 396 patients dont un diagnostic récent d’infarctus du myocarde avait été établi. Parmi ces patients, 374 ont été appariés à 2 sujets témoins sélectionnés au hasard, et les 22 restants ont été appariés chacun à un témoin (témoin = 770).
Le génotype ADH3 (γ1/γ1, γ1/γ2 ou γ2/γ2) a été déterminé pour tous les participants. Les auteurs ont examiné les relations pouvant exister entre le génotype ADH3, le consommation d’alcool et le taux de HDL plasmatique dans cette population et dans une cohorte identique composée de femmes.
Comparé au génotype homozygote γ1/γ1 (associé à une oxydation rapide de l’éthanol), le génotype γ2/γ2 (associé à une oxydation lente du méthanol) était associé à une réduction du risque d’infarctus du myocarde (risque relatif = 0,65 ; IC 95 % = 0,43-0,99).
Une consommation modérée d’alcool est associée à une diminution du risque d’infarctus du myocarde pour les trois génotypes (γ1/γ1, γ1/γ2 et γ2/γ2).
Parmi les hommes homozygotes γ1/γ1, ceux qui consomment au moins 1 verre d’alcool par jour ont un risque relatif d’infarctus du myocarde réduit de prés de 40 % (Risque relatif = 0,62 ; IC 95 % = 0,34-1,13), comparé à ceux qui consomment moins d’un verre par jour.
Les hommes homozygotes pour l’allèle γ2 qui consomment au moins un verre par jour ont la plus importante réduction du risque (risque relatif = 0,14 ; IC 95 % = 0,04-0,45). Ces individus ont aussi le taux de HDL sérique le plus élevé (P=0,05 pour l’interaction).
Dans l’étude indépendante concernant la femme ménopausée, les auteurs confirment également l’interaction entre le génotype de l’ADH3, la quantité d’alcool consommée et le taux de HDL (P=0,02, pour l’interaction).
Source : N Engl J Med 2001 ; 344 : 549-55
Descripteur MESH : Infarctus , Risque , Myocarde , Métabolisme , Génotype , Hommes , Verre , Patients , Diagnostic , Femmes , Homozygote , Méthanol , Population