Les boissons sucrées favorisent l'obésité chez les enfants
L'obésité est devenue un problème pédiatrique important dans la plupart des pays industrialisés. Ainsi, la prévalence de l'obésité chez les enfants aux Etats-Unis a doublé entre 1980 et 1994. Un article qui paraîtra le 17 février dans le Lancet démontre que la consommation de boissons sucrées contribue au développement de l'obésité chez les jeunes.
Cette étude a été coordonnée par le Dr David Ludwig de l'Hôpital pour Enfants de Boston. Cet article rappelle que plusieurs facteurs de risques ont été associés à l'obésité chez les jeunes : facteurs environnementaux, nutrition, inactivité physique et boissons sucrées. Entre 1989-91 et 1994-95, la consommation quotidienne de ces boissons est passée de 345 ml à 570 ml chez les adolescents américains.
L'objectif de Ludwig et al était d'étudier la relation entre la consommation croissante de ces boissons (qui ne sont pas sucrées artificiellement) et les modifications de l'indice de masse corporelle et l'incidence de l'obésité.
Les 548 enfants qui ont participé à l'étude étaient âgés en moyenne 11,7 ans et résidaient dans le Massachusetts. Ils ont été suivis entre octobre 1995 et mai 1997. Leurs habitudes alimentaires ont été étudiées à l'aide d'un questionnaire.
L'analyse des résultats montre un lien clair entre une augmentation de la consommation des boissons sucrées et le risque d'obésité. Ainsi, pour chaque cannette ou verre de boisson sucrée supplémentaire consommé chaque jour, on note une augmentation de l'indice de masse corporelle (+ 0,24 kg/m2) et un risque d'obésité multiplié par 1,6.
Les auteurs soulignent également que la consommation de ses boissons au début de l'étude était également associée aux variations de l'indice de masse corporelle durant le suivi.
Ces données sont commentées par France Bellisle et Marie-Françoise Rolland-Cachera (Inserm, Paris). Elles soulignent que beaucoup d'enfant étaient déjà gros au début de l'étude ce qui pourrait expliquer qu'ils ont déjà des difficultés pour réguler leur apport énergétique : "le niveau élevé d'adiposité dans cet échantillon particulier est un indicateur d'une population en surpoids ou enclin à l'obésité et dont la capacité à réguler l'énergie n'est pas idéale".
Source : Lancet 2001;357:505-08, 490-91.
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