Contraceptifs masculins : essais prometteurs
D’après une étude parue dans Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, la combinaison enanthate de noréthistérone et ester d’undécanoate de testostérone permet d’espérer le développement d’un contraceptif hormonal masculin, en raison de son action prolongée, de la suppression importante de la spermatogenèse et de l’absence d’effets secondaires importants.
Les essais récents de contraception hormonale masculine sont basés sur les gestagenes ou les antagonistes du GnRH (gonadotropin releasing hormone) combinés à la testostérone sous forme orale ou injectable. Toutefois, l’efficacité de ces essais reste décevante.
L’énanthate de noréthistérone (EN) a été utilisé comme contraceptif féminin à action prolongée et a montré une suppression soutenue de la spermatogenèse chez le singe et une suppression prolongée des gonadotropines chez l’homme.
Le Dr E. Nieschlag, de l’Université de Munster, et ses collaborateurs ont conduit une étude clinique de phase II visant à prouver l’efficacité de l’ester d’undecanoate de testostérone (UT) seul ou en association avec l’EN.
Un total de 14 hommes en bonne santé ont reçu des injections d’UT (1000 mg) en association avec des injections d’EN (200 mg) toutes les 6 semaines pendant 24 semaines, suivie par une période contrôle de 28 semaines. 14 autres volontaires ont reçu UT seul.
Durant toute la durée du traitement, les concentrations moyennes en testostérone sont restées normales.
La suppression des gonadotropines a été marquée pour les deux groupes de traitements : une azoospermie a été obtenue chez 7 des 14 individus du groupe UT seul et pour 13 des 14 volontaires du groupe UT/EN. Une oligozoospermie a été retrouvée chez 7 individus du groupe UT seul et chez 1 personne du groupe UT/EN.
Toutefois, la fréquence la plus élevée d’azoospermie pour le groupe UT/EN a été atteinte 8 semaines après la fin du traitement et un volontaire qui présentait un nombre de spermatozoïdes initial très important (190 millions/ml, en moyenne) est resté oligozoospermique (10,2 millions/ml).
De la semaine 20 à la semaine 24, il y a eu un gain de poids significatif (mais réversible) de 3,7 kg en moyenne pour le groupe UT/EN.
Durant la période de traitement, il y a eu une diminution maximale du cholestérol-HDL significative de 26,6 % pour le groupe UT/EN et de 11,5 % pour le groupe UT seul, comparé aux valeurs obtenues avant le traitement.
Une élévation significative du taux de LDL et une diminution de la lipoprotéine (a) ont été détectées pour le groupe UT/EN.
En conclusion, un traitement combinant l’enanthate de noréthistérone et l’ester d’undécanoate de testostérone montre une suppression de la spermatogenèse avec des résultats comparables aux traitements utilisant les esters de testostérone en association avec des antagonistes de la GnRH ou avec l’acétate de cyproterone.
Source : J Clin Endocrinol Metab. 2001 ; 86 : 303-309
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