Interruption de la prophylaxie à Pneumocystis carinii chez des patients infectés par le VIH
D’après deux études parues dans le New England Journal of Medicine, il n’y a pas de risque à interrompre la prophylaxie primaire et secondaire de l’infection à Pneumocystis carinii chez des patients infectés par le VIH et qui présentent une réponse immunologique suite à une thérapie antirétrovirale.
La prophylaxie de l’infection à Pneumocystis carinii est indiquée chez les patients infectés par le VIH et qui ont moins de 200 CD4/mm3 et chez ceux qui ont des antécédents d’infection à P. carinii. Toutefois, on ne sait pas avec certitude si la prophylaxie peut être interrompue sans risque après une augmentation du nombre de CD4 suite à une thérapie antirétrovirale hautement active.
Dans une première étude, le Dr J. Lopez Bernaldo de Quiros et ses collaborateurs ont conduit une étude randomisée visant à évaluer la rupture de la prophylaxie primaire et secondaire de l’infection à P. carinii chez 587 patients infectés par le VIH et présentant une réponse soutenue à un traitement antirétroviral.
Il ressort de cette étude que pour les 474 patients recevant un traitement prophylactique primaire, après une période de suivi médiane de 20 mois (388 personnes-années), il n’y a pas eu d’épisode d’infection à P. carinii chez les 240 patients qui ont arrêté leur traitement prophylactique. En ce qui concerne les 113 patients suivant une prophylaxie secondaire, après une période de suivi médiane de 12 mois (65 personnes-années), il n’y a pas eu d’épisode d’infection à P. carinii chez les 60 patients qui ont interrompu leur prophylaxie.
Dans une seconde étude, le Dr B. Ledergerber (University Hospital Zurich, Zurich) et ses collaborateurs ont analysé les épisodes d’infections récurrentes à P. carinii chez 325 patients infectés par le VIH qui ont arrêté leur traitement prophylactique secondaire après une augmentation du nombre de CD4 suite à une thérapie antirétrovirale.
Là aussi, les auteurs n’ont pas trouvé de récurrence de l’infection à P. carinii après une interruption médiane de 13 mois de la prophylaxie.
Source : N Engl J Med 2001 ; 344 : 159-67, 168-74
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Patients , Risque , Personnes , Rupture , Thérapie antirétrovirale hautement active