Pathogénie de l’œdème pulmonaire aigu associé à une hypertension artérielle

Chez les patients souffrant d’un œdème pulmonaire associé à une hypertension artérielle, une fraction d’éjection normale après traitement suggère que l’œdème est du à une exacerbation du dysfonctionnement diastolique suite à l’hypertension, et non à un dysfonctionnement systolique ou à une insuffisance mitrale. Ce sont les résultats d’une étude américaine parue dans le New England Journal of Medicine.

Les personnes souffrant d’un œdème pulmonaire aigu ont souvent une hypertension artérielle marquée, mais après réduction de la tension artérielle, ces individus ont une fraction d’éjection ventriculaire gauche normale (≥ 0,50). Toutefois, l’œdème pulmonaire peut ne pas résulter d’un dysfonctionnement diastolique, mais il peut être du à un dysfonctionnement systolique transitoire et/ou à une insuffisance mitrale.

Le Dr S. Gandhi et ses collaborateurs du Wake Forest University School of Medicine (Winston-Salem) ont étudié 38 patients (14 hommes et 24 femmes, âge moyen = 67 +/- 13 ans) souffrant d’un œdème pulmonaire aigu et ayant une pression systolique > 160 mm Hg. Les auteurs ont évalué la fraction d’éjection et la fonction régionale par échocardiographie Doppler à deux dimensions lors de l’incident et 1 à 3 jours après traitement.

L’étude montre que la pression systolique était de 200 +/- 26 mm Hg lors de l’examen initial et elle a été réduite à 139 +/- 17 mm Hg (P < 0,05) à l’examen suivant. Toutefois, la fraction d’éjection était similaire au moment de la crise (0,50 +/- 0,15) et après traitement (0,50 +/- 0,13). L’indice de contractilité échographique ( wall motion index) du ventricule gauche était également semblable lors de la crise et après traitement (1,6 +/- 0,6). Aucun patient n’a présenté une insuffisance mitrale sévère lors de l’incident. Enfin, 18 patients présentaient après traitement une fraction d’éjection normale (au moins égale à 0,50) et pour 16 d’entre eux, cette fraction d’éjection était au moins de 0,50 durant la crise.

Source : N Engl J Med 2001 ; 344 : 17-22