Une nouvelle piste pour le traitement du diabète insulino-dépendant
Un nouveau type de thérapie génique peut provoquer une rémission à long terme du diabète de type 1 chez les rongeurs, sans effet secondaire détectable, ouvrant ainsi la voie à des essais cliniques chez l’homme. Ces résultats de chercheurs des Universités de Yonsei (Seoul) et Calgary sont publiés dans Nature.
Les auteurs ont utilisé un gène codant pour un analogue « simple chaîne » de l’insuline (SIA) possédant l’activité biologique de celle-ci, sous le contrôle du promoteur de la L-pyruvate kinase (LPK) spécifique des hépatocytes. Ce système régule l’expression de SIA en réponse au taux de glucose sanguin.
Les auteurs ont administré un plasmide recombinant (contenant SIA et LPK) dans la veine porte chez des rats dont le diabète a été induit chimiquement. L’étude montre que SIA est exprimé exclusivement par les hépatocytes. Les auteurs ont noté que la glycémie décroît graduellement jusqu’au cinquième jour après l’administration pour atteindre un niveau normal sur une durée de quatre jours supplémentaires avant de remonter.
Les auteurs ont ensuite transféré le gène de l’insuline plus le promoteur de la pyruvate kinase en utilisant un vecteur de type adenovirus (rAAV-LPK-SIA). Ce vecteur a été administré dans la veine porte du rat avec pour résultat une diminution graduelle de la glycémie. Ce système a permis d’intégrer le gène codant pour SIA au sein de l’ADN des hépatocytes. Le glycémie atteint un taux normal et celui-ci est maintenu pendant plus de 8 mois. De plus, les auteurs ont trouvé que l’expression de SIA était étroitement corrélée à la glycémie. L’expression de SIA est correctement contrôlée par le taux de glucose présent dans le sang.
Enfin les auteurs ont voulu savoir si rAAV-LPK-SIA entraînait une rémission du diabète auto-immun chez des souris diabétiques non obèses. L’administration de rAAV-LPK-SIA amène la glycémie à un taux normal sept jours après le traitement. Cette glycémie normale est maintenue pendant plus de 5 mois.
Les auteurs ont montré que SIA produit une rémission du diabète pour une période prolongée sans effet secondaire apparent, chez des rats rendus diabétiques et chez des souris non obèses avec un diabète auto-immun.
Les auteurs concluent en disant que cette nouvelle thérapie génique peut avoir une valeur thérapeutique potentielle pour le traitement du diabète auto-immun chez l’homme.
Source : Nature 2000 ; 40 : 483-488
Descripteur MESH : Diabète , Diabète de type 1 , Essais , Universités , Glycémie , Hépatocytes , Glucose , Pyruvate kinase , Veine porte , Sang , Thérapeutique