Les maladies mentales augmentent le risque de fumer

Une étude américaine parue dans le JAMA montre que le tabagisme est deux fois plus fréquent chez les personnes souffrant d’une maladie mentale. Toutefois, ces personnes n’éprouvent pas de difficulté à arrêter de fumer.

Les auteurs ont évalué le taux de tabagisme et l’arrêt du tabac chez des adultes souffrant ou pas d’une maladie mentale. Pour ce faire, ils ont utilisé les données de 4.411 personnes âgées de 15 à 54 ans ayant répondu à un questionnaire du National Comorbidity Survey entre 1991-1992.

La définition de la maladie mentale dans cette étude englobe un large spectre de gravité : dépression grave, dysthymie, trouble panique, agoraphobie, phobie sociale, phobie, trouble de l’anxiété généralisée, abus d’alcool, dépendance à l’alcool, abus de drogue, dépendance aux drogues, personnalité antisociale, trouble du comportement ou psychose non affective.

Le taux de tabagisme chez les sujets sans maladie mentale est de 22,5 %. Ce taux est de 34,8 % pour ceux qui ont eu une maladie mentale et 41,0 % pour ceux ayant rapporté un trouble mental le mois passé.

Chez les individus ayant eu une maladie mentale, 37,1 % d’entre eux ont arrêté de fumer contre 42,5 % de ceux sans trouble mental.

Le nombre moyen maximal de cigarettes fumées est plus important chez ceux qui ont eu une maladie mentale le mois précédent par rapport à ceux qui n’en ont pas eue.

Il y a plus de fumeurs (et également de gros fumeurs) chez les personnes ayant eu de multiples diagnostics de troubles mentaux que chez les personnes avec un seul diagnostic de maladie mentale. Les gros fumeurs (plus de 24 cigarettes/jour) sont rares chez les personnes n’ayant jamais eu de maladie mentale. Seulement 10 % de ces individus sont de gros fumeurs.

Les auteurs concluent que malgré l’absence de données concernant l’impact d’une taxation du tabac sur cette population de fumeurs souffrant d’une maladie mentale, ils pensent que cet impôt serait un moyen dissuasif efficace pour ce groupe composé surtout d’individus à faibles revenus.

Source : JAMA 2000 ; 284 : 2606-2610