Accès direct à la kinésithérapie : des avancées insuffisantes selon le SNMKR
Guillaume Rall, président du SNMKR, a publié un communiqué exprimant sa déception concernant les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi n° 362 visant à améliorer l’accès aux soins. Les avancées pour l’accès direct à la kinésithérapie ne répondent pas aux attentes de la profession et aux besoins des patients.
Un accès direct restreint aux établissements de santé et aux MSP
La proposition de loi n° 362, déposée le 18 octobre 2022 par Stéphanie Rist, avait pour but de renforcer la confiance envers les professionnels de santé et d’améliorer l’accès aux soins. Malgré des heures de débats, l’accord trouvé entre députés et sénateurs ne correspond pas aux attentes des kinésithérapeutes. Si l’accès direct à la kinésithérapie dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux est une avancée appréciable, sa mise en place en exercice libéral reste très limitée. En effet, seuls les professionnels exerçant au sein des maisons de santé (MSP), centres de santé et équipes de soins primaires (ESP) pourront en bénéficier, alors que seulement 4 % des kinésithérapeutes travaillent dans ces structures. Les autres kinésithérapeutes, engagés quotidiennement au sein de leurs CPTS, sont prêts à améliorer l’accès aux soins, mais ne pourront expérimenter l’accès direct que de manière restreinte, sans garantie de généralisation rapide.
Une limitation de l’accès direct à 8 séances jugée incohérente
La restriction de l’accès direct à la kinésithérapie à 8 séances seulement ne trouve pas de justification pour les professionnels, d’autant plus que des référentiels existent déjà pour de nombreuses pathologies. Les kinésithérapeutes sont par ailleurs habitués à réorienter leurs patients vers le médecin traitant en cas d’absence de résultats. Il convient de rappeler que l’accès direct à la kinésithérapie n’est pas synonyme de diagnostic médical et ne constitue pas une perte de chance pour le patient, bien au contraire.
Le SNMKR déplore le manque d’audace du Parlement, en particulier du Sénat, sur cette proposition de loi qui se voulait transformatrice pour le système de santé et utile pour la population ayant besoin de soins précoces en kinésithérapie. Malgré cette déception, le combat continue pour permettre aux patients d’accéder plus facilement aux professionnels de santé compétents dans leur domaine.
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