Contraceptifs oraux de troisième génération : confirmation du risque de thromboembolisme veineux
Des chercheurs de l’Université de Boston ont montré que l’utilisation des contraceptifs oraux de troisième génération (gestodene ou desogestrel) est associée à un risque deux fois plus élevé de thromboembolisme veineux idiopathique comparé aux contraceptifs oraux de deuxième génération contenant du levonorgestrel. Cette étude est parue dans le British Medical Journal.
En décembre 1995, trois études indépendantes ont montré que le risque de thromboembolisme veineux était plus important chez les femmes qui utilisaient des contraceptifs oraux de troisième génération (COTG) contenant du gestodene ou desogestrel, comparé à celles prenant des contraceptifs oraux de seconde génération contenant du levonorgestrel.
Toutefois, il faut noter que l’association thromboembolisme veineux et utilisation des COTG reste controversée. En effet, une étude de R. Farmer et al parue dans BMJ le 18 août 2000 montrait que le risque de thrombose veineuse était surévalué. (Voir dépêche du 18 août 2000)
Afin de comparer le risque de thromboembolisme veineux idiopathique chez les femmes prenant des COTG (gestodene ou desogestrel) et celles prenant des contraceptifs oraux contenant du levonorgestrel, les Dr H. Jick et al ont conduit une étude de cohorte et une étude cas-témoin chez des femmes âgées de 15 à 39 ans.
L’étude montre que les femmes qui utilisent des COTG, comparées à celles qui prennent des contraceptifs oraux contenant du levonorgestrel, ont un risque relatif de 1,9 (IC 95 % = 1,3-2,8) dans l’étude de cohorte. Ce risque relatif est de 2,3 (IC 95 % = 1,3-3,9) dans l’étude cas-témoin.
Les estimations pour les deux types de contraceptifs oraux étaient similaires avant et après les mises en garde du Committee on Safety of Medicines en octobre 1995. A partir de cette période, il y a eu une diminution de l’utilisation des COTG, surtout chez les jeunes femmes.
La diminution du nombre de thromboembolisme veineux après octobre 1995 est en relation avec la diminution de l’utilisation des COTG.
Les auteurs concluent que cette étude montre que l’utilisation des contraceptifs oraux de troisième génération est associée à un risque deux fois plus élevé de thromboembolisme veineux comparé aux contraceptifs oraux contenant du levonorgestrel.
BMJ 2000 ; 321 : 1190-5
Descripteur MESH : Risque , Thromboembolisme veineux , Cardiologie , Contraceptifs , Contraceptifs oraux , Boston , Femmes , Thrombose , Thrombose veineuse