La thérapie génique pour éviter les resténoses après l'implantation d'un stent coronarien ?
La resténose est un des principaux problèmes liés aux procédures d'angioplastie. Une des voies envisagées consiste à inhiber la réponse hypertrophique de la paroi de l'artère par l'introduction de gènes spécifiques sur le site de l'angioplastie. Dans cet objectif, des chercheurs ont mis au point un stent recouvert d'une émulsion contenant de l'ADN. In vivo, ce système permet de transfecter et d'exprimer localement des gènes d'intérêt tout en conservant les propriétés mécaniques de l'endoprothèse.
"C'est le premier exemple de transfert de gène sur un modèle animal en utilisant un stent pour distribuer l'ADN", a déclaré le Dr R. Levy (Hôpital pour Enfants de Philadelphie). Ce chercheur, qui a participé à la mise au point de ce système ajoute que "cette technique a des implications majeures pour le traitement de la maladie coronarienne avec la thérapie génique".
Cette nouvelle approche, développée par des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie et de l'Hôpital pour Enfants de Philadelphie, est décrite dans le numéro de novembre de la revue Nature Biotechnology.
Klugherz et al rappellent dans leur article que la resténose post-angioplastie est due à une multiplication cellulaire réactionnelle : "Les stratégies pharmacologiques pour réduire la prolifération exubérante de l'intima, la caractéristique de la 'resténose sur stent', se sont révélées décevantes". Ils ajoutent que plusieurs travaux ont utilisé une approche génétique pour éviter cette resténose. Plusieurs gènes candidats ont été étudiés.
Une des limitations de cette approche concerne l'efficacité du transfert de gènes destinés à limiter la prolifération cellulaire : les gènes doivent être transfectés spécifiquement sur le site de l'angioplastie, être exprimés et le système ne doit pas limiter le déploiement du stent.
Ces travaux avaient pour but d'évaluer la validité d'un système de transfection de gène via un stent. Les chercheurs précisent que le choix du gène d'intérêt reste à déterminer.
Les chercheurs ont préparé un stent recouvert sur sa paroi externe d'un biopolymère contenant l'ADN étudié. Ce plasmide codait pour la GFP (green fluorescent protein).
Ces stents ont été implantés sur des porcs. Les chercheurs ont observé l'expression de GFP seulement dans les segments coronaires où le stent avait été posé. Le pourcentage de cellules exposées qui exprimaient la GFP était de 1 %. Par ailleurs, l'ADN codant la GFP n'a pas été retrouvé dans le tissu hépatique ou rénal, des traces ont été observées dans le tissu pulmonaire de certains animaux.
Dans leur conclusion, les chercheurs indiquent que ce travail apporte une preuve de la faisabilité de cette procédure, c'est à dire la transfection d'un ADN d'intérêt thérapeutique par le biais d'une endoprothèse. Les gènes d'intérêt doivent être maintenant déterminés avant d'envisager une étude chez l'homme.
Source : Nat Biotechnol 2000;18:1181-1184. Childrens Hospital of Philadelphia
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