De l'intérêt de la vitamine K chez certains patients sous warfarine

La warfarine est un anticoagulant pouvant entraîner des troubles hémorragiques. Un essai qui sera publié dans le Lancet montre que de faibles doses de vitamine K permettent d'abaisser rapidement des valeurs d'INR élevées chez des patients sous warfarine.

Crowther et al ont réalisé un essai multicentrique, randomisé et en double aveugle afin de comparer l'efficacité de la vitamine K face à un placebo dans la réduction de l'INR (international normalised ratio) chez des patients sous warfarine.

Dans cette étude, des patients sous warfarine avec des valeurs d'INR comprises entre 4,5 et 10 ont interrompu le traitement. Ils ont alors reçu 1 mg de vitamine K (n =46) par voie orale ou un placebo (n = 46). Les valeurs de l'INR ont été mesurées le jour suivant.

La diminution de l'INR a été plus rapide avec la vitamine K. Le jour suivant l'arrêt de la warfarine, 56 % (25/45) des sujets du groupe vitamine K et 20 % (9/44) des sujets du groupe placebo avaient des valeurs d'INR comprises entre 1,8 et 3,2.

De plus, sur un suivi de 3 mois, les épisodes hémorragiques ont été moins nombreux dans le groupe vitamine K (4%) que dans le groupe placebo (17 %).

La vitamine K permet donc de réduire les valeurs de l'INR plus rapidement qu'un placebo chez des patients sous warfarine.

Le Dr Crowther a souligné "qu'une récente étude a clairement démontré que les patients sous warfarine qui avaient des valeurs d'INR excessives et prolongées présentaient un risque élevé d'hémorragie majeure et fatale".

"Notre étude a démontré que, chez ces patients, 1 mg de vitamine K par voie orale corrige rapidement et sans danger l'INR vers les valeurs désirées, sans signe d'une 'sur-correction' ou d'une résistance à l'effet anticoagulant de la warfarine", ajoute-t-il.

"De ce fait, comme une faible dose de vitamine K par voie orale constitue une intervention de faible coût sans toxicité connue, nous proposons que son utilisation soit envisagée chez tous les patients asymptomatiques sous warfarine et avec des valeurs d'INR comprises entre 4,5 et 10,0, sur la base qu'une réduction rapide des valeurs de l'INR soit associée à une réduction du risque d'hémorragie".

Source : Lancet 2000;356:1551-53. Communiqué du Lancet