La glomérulonéphrite à dépôts d'IgA aurait une origine génétique
La glomérulonéphrite à dépôts d'IgA ou maladie de Berger est la plus fréquente des glomérulonéphrites primitives chez l'adulte. Des chercheurs viennent de démontrer qu'elle serait liée à un gène présent sur le chromosome 6.
Ce résultat est issu de travaux réalisés par plusieurs laboratoires américains et italiens. Cette étude a été publiée dans le numéro de novembre de la revue Nature Genetics.
La néphropathie à dépôts d'IgA conduit à une insuffisance rénale terminale chez 30 % des sujets affectés. Sa prévalence est très variable selon les régions mais elle peut affecter jusqu'à 1,3 % de la population. La prévalence est plus importante en Europe du Sud et dans les pays asiatiques. Par contre, la population noire est moins touchée.
Survenant typiquement avant la quarantaine, la maladie est révélée par des hématuries macroscopiques, souvent associées à des épisodes d'infections des voies respiratoires. La glomérulonéphrite à IgA n'est pas considérée comme une maladie génétique, malgré de fortes disparités dans sa fréquence au sein de population d'origines ethniques différentes.
Dans cet article de Nature Genetics, Gharavi et al ont étudié 24 familles italiennes et 6 familles américaines dont plusieurs membres avaient une glomérulonéphrite à IgA.
Les auteurs ont procédé à une analyse génomique des sujets. Une région du chromosome 6 (6q22-23) apparaît liée à la maladie dans 60 % des familles. Cette région serait transmise selon un modèle dominant et aurait un taux de pénétrance incomplet (tous les individus porteurs ne seraient pas affectés). Selon les résultats présentés, le risque pour cette liaison soit le fruit du hasard est de 1/400.000 environ (lod score = 5,6)
"Nous supposons que ces données génétiques reflèteront les effets d'un seul gène sur le chromosome 6", a déclaré Richard Lifton (Yale University School of Medicine), un des auteurs de cette étude. Il faut en effet souligner que les auteurs n'ont identifié qu'une région du chromosome 6 et que le gène impliqué reste à déterminer.
Selon lui, le taux de pénétrance incomplet suggère l'intervention de facteurs environnementaux : "Cette interaction entre un gène et un facteur environnemental pourrait expliquer pourquoi ceux qui héritent de ce gène ne développent pas tous la maladie", explique-t-il.
Richard Lifton souligne également qu'aucun traitement n'est vraiment efficace pour lutter contre la glomérulonéphrite à dépôts d'IgA. "Nous espérons que la découverte de ce gène nous dira quelles voies métaboliques sont impliquées, et nous donnera des idées sur la façon d'intervenir pour éviter aux patients affectés de développer de sérieuses lésions rénales".
Source : Nature Genetics 2000;26:354-357; Howard Hugues Medical Institute
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