La circoncision masculine est associée à un risque d'infection par le VIH diminué de moitié en Afrique sub-saharienne
La circoncision est associée à une réduction significative du risque d'infection par le VIH chez les hommes résidant en Afrique sub-saharienne, particulièrement chez ceux qui présentent le plus de risques.
L'hypothèse selon laquelle la circoncision pouvait réduire le risque d'infection au VIH a été avancée dès les débuts de l'épidémie, ce qui a conduit à inclure ce facteur dans les études épidémiologiques sur la transmission du virus.
Dans le dernier numéro de la revue AIDS, des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont publié une méta-analyse des études parues sur le sujet. Cette revue de la littérature est basée sur 27 articles publiés jusqu'en avril 1999 et qui incluaient la circoncision parmi les facteurs associés à l'infection dans le pays d'Afrique sub-saharienne.
Parmi les 27 études, 21 ont montré que la circoncision était associée à une réduction du risque d'infection chez les hommes, avec un risque relatif (RR) non ajusté égal à 0,52 (IC 95 % = 0,40-0,68).
Si l'on retient les 15 études qui ont pris en compte d'éventuels facteurs confondants, le risque relatif ajusté est de 0,42 (IC 95 % = 0,34-0,54).
La diminution du risque d'infection est encore plus marquée chez les hommes circoncis considérés à haut risque (RR ajusté = 0,29 ; IC 95 % = 0,20-0,41). Néanmoins, le risque était également réduit dans la population masculine générale (RR ajusté = 0,56, IC 95 % = 0,44-0,70).
La circoncision est donc associée à une diminution du risque d'infection par le VIH. Bien que ces études ne permettent pas d'établir un lien de causalité, la circoncision protégerait de l'infection de façon indirecte et directe.
En effet, on sait que la circoncision est liée à une réduction de la transmission des maladies sexuellement transmissibles, qui sont des facteurs de risque importants pour la transmission du VIH.
Helen Weiss et ses collaborateurs soulignent également que l'entrée du VIH peut se faire au travers de micro-lésions situées sur le prépuce. La résection partielle du prépuce constituerait à ce titre une protection directe. "De plus, on sait que le prépuce présente une densité de cellules de Langherans plus importante que l'urètre ou le rectum, et ces cellules pourraient être les premières cibles pour la transmission du VIH", ajoutent les auteurs.
Dans leur conclusion, H. Weiss et ses confrères soulignent que l'épidémie de VIH continue à s'étendre dans l'Est et le Sud de l'Afrique. Selon eux, ces résultats soulèvent la question de la circoncision en tant que "stratégie de prévention supplémentaire, dans des régions d'Afrique où les hommes ne sont pas traditionnellement circoncis". Ils notent que de telles décisions ne sauraient être envisageables sans des études préalables sur l'acceptabilité et la faisabilité de cette mesure.
Source : AIDS 2000;14(15):2361-2370
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