La paroxetine apporte des bénéfices modérés dans le traitement des troubles dépressifs légers chez les personnes âgées

Chez les sujets âgés, la paroxetine, un inhibiteur de la recapture de la sérotonine, est plus efficace qu'un placebo ou qu'une prise en charge psychologique. Ce résultat est la conclusion d'un essai randomisé et contrôlé réalisé auprès de 415 patients âgés de 60 ans ou plus qui présentaient une dysthymie ou une dépression mineure.

Cette étude a été conduite par le Dr J. Williams (University of Texas Health Science Center, San Antonio) et plusieurs confrères. L'objectif était d'évaluer l'efficacité d'un traitement antidépresseur dans le cadre de troubles dépressifs modérés chez des sujets âgés. Leurs résultats sont publiés dans le dernier numéro du Journal of American Medical Association.

Les auteurs soulignent à ce propos que si l'efficacité des traitements pharmacologiques et des psychothérapies est très nette dans le cas de dépressions majeures, les bénéfices sont moins certains en cas de symptômes dépressifs moindres, notamment chez les sujets âgés.

Les patients ont été randomisés de façon à recevoir de la paroxetine (de 10 mg à 40 mg/jour), un placebo ou à bénéficier d'une psychothérapie comportementale. La durée des traitements était de 11 semaines et les patients étaient examinés à 6 reprises pendant le traitement.

Les bénéfices les plus marqués ont été retrouvés chez les patients sous paroxetine, les bénéfices étant supérieurs à ceux observés dans le groupe placebo. L'effet de la psychothérapie était comparable à ceux du placebo, les auteurs ayant toutefois noté une amélioration plus rapide des symptômes dans le groupe psychothérapies au cours des dernières semaines de traitement.

"La paroxetine a montré des bénéfices modérés pour les symptômes dépressifs et le statut fonctionnel chez les patients âgés avec une dysthymie ou avec une dépression mineure", concluent les auteurs. Ils ajoutent que la psychothérapie a eu des effets moins marqués et plus tardifs que la paroxetine.

Dans un éditorial qui accompagne cette publication, les Drs J. Gallo et J. Coyne de l'Ecole de Médecine de l'Université de Pennsylvanie soulèvent la question de la classification des troubles dépressifs chez le sujet âgé. Une présentation et des caractéristiques différentes de celles retrouvées chez les sujets plus jeunes soulignent la nécessité d'études complémentaires sur la prise en charge des dépressions chez les sujets âgés.

Source : JAMA 2000;284:1519-1526, 1571-72