Une taxe sur la visite médicale à Clermont-Ferrand ?
En proposant aux médecins de la ville un abonnement annuel à 1 250 €, la mairie de Clermont Ferrand a déclenché une polémique qui enfle sur les réseaux sociaux et agite les instances départementales de l'Ordre des médecins.
C'est un tweet relayant un message du conseil départemental de l'Ordre qui a mis le feu aux poudres en ravivant un sentiment de dénigrement de la profession médicale. Si certains dénoncent un racket, une honte ou la mise en place d'une nouvelle taxe , d'autres menacent carrément de faire la grève des consultations à domicile.
le maire PS de Clermont Ferrand, @olivierbianchi1 inaugure la taxe sur la visite médicale : 1250 euros/an. pic.twitter.com/hMSsltDFcB
— Le Flohic (@DrGomi) 3 janvier 2017
Pourtant, la politique de la mairie de Clermont-Ferrand n'est pas nouvelle. Résultant de plus d'une année de réflexion et de concertation, c'est en mai 2016, qu'elle a été rendue publique. Elle propose, notamment, un abonnement annuel à 1250 € par an, le liberty pass, payable en une seule fois et permettant de se garer librement sans paiement, ni dépassement, que ce soit devant leur cabinet en consultation chez le patient ou même à usage privé. 3.5 € par jour pour se garer librement sur tous les parking payant de la ville, c'est une offre qui peut paraitre attractive pour beaucoup de professionnels citadins.
Mais pour les médecins habitués à bénéficier d'une mansuétude des agents verbalisateurs pour peu qu'ils présentent leur caducee sur leur pare-brise, c'est clairement la fin d'un privilège qui leur est dû en raison de la mission de service public qu'ils rendent, notamment lors des consultations à domicile auprès des patients qui ne peuvent se déplacer.
1250 € est un chiffre exorbitant. On aurait dû m’inviter à la réunion qui l’a fixé pour trouver un arrangement proteste le Dr Henri Arnaud, président départemental du Conseil de l'Ordre.
Si la politique de la ville peut paraitre raisonnable avec un tant soit peu de recul, celle-ci aurait pu s'éviter une polémique peu flatteuse si elle avait intégré dans sa concertation les instances de la profession médicale. A l'époque où de nombreuses communes se démènent pour lutter contre les déserts médicaux, il pourrait être avisé de ne pas loger à la même enseigne le plombier et les professionnels de santé qui visitent leurs patients à domicile, pour le moins en ce qui concerne le stationnement.
Descripteur MESH : Médecins , Conseil , Politique , Honte , Patients , Poudres , Réunion