Premier essai de transplantation de neurones humains en culture chez des victimes d'accident vasculaire cérébral
Une nouvelle technique de transplantation de cellules neuronales chez des patients victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC) a été réalisée par des médecins de l'Université de Pittsburgh. Cette technique paraît sans danger d'après l'examen des sujets un an après l'intervention. Il a été noté chez quelques patients une légère amélioration des fonctions neurologiques. Les résultats de cet essai restreint sont publiés dans le dernier numéro du journal Neurology.
"Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais ces résultats sont encourageants", déclare le Dr D. Kondziolka (University of Pittsburgh Medical Center) dans un communiqué de presse de l'American Academy of Neurology. Le but de cette technique est la restauration des fonctions neurologiques altérées au cours de l'AVC.
Les auteurs ont utilisé des neurones (LBS-Neurons) dérivés de carcinomes embryonnaires humains. Douze patients, qui présentaient un déficit moteur, ont reçu 2 à 6 millions de neurones, répartis sur trois sites situés dans la zone de l'AVC. L'AVC était survenu entre 6 mois et 6 ans avant l'intervention.
Chez 6 patients, une amélioration a été notée selon le score de l'European Stroke Scale (+3 à 10 points). Cependant, chez certains patients, le score après 6 mois est resté inchangé ou a diminué par rapport à celui obtenu avant l'intervention.
La tomographie par émission de positons a montré une augmentation de 15 % du métabolisme dans la zone de transplantation neuronale, ce qui suggère l'intégration et la viabilité des neurones transplantés.
"Nous ne pouvons tirer aucune conclusion quant à l'efficacité de cette nouvelle thérapie étant donné le nombre limité de patients impliqués dans cette étude", a déclaré le Dr Kondziolka.
Néanmoins, ces travaux sur la prise en charge de l'AVC sont le signe d'une transition vers la restauration fonctionnelle des zones endommagées.
Dans un éditorial qui accompagne cet article, le Dr J. Zivin (Université de Californie) souligne le caractère préliminaire de ces travaux et évoque le manque de recul pour évaluer de façon critique le profil de sécurité de cette technique. Il ajoute également que le but de cet essai de phase I n'était pas d'évaluer les bénéfices éventuels de cette approche.
Source : American Academy of Neurology. Neurology 2000;55:467, 565-569.
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