L'auriculothérapie semble donner de bons résultats dans le traitement de la dépendance à la cocaïne

Dans le dernier numéro d'Archives of Internal Medicine, des chercheurs américains rapportent que les patients cocaïnomanes qui bénéficient d'une auriculothérapie sont plus nombreux à arrêter la cocaïne durant le traitement que les patients témoins.

Cette étude a été conduite par le Dr A. Margolin (Yale University School of Medicine). L'objectif était d'évaluer l'efficacité de l'auriculothérapie chez les cocaïnomanes. Le Dr Margolin souligne que le recours à l'acupuncture auriculaire est courant aux USA mais que les résultats d'études contrôlées étaient contradictoires.

Dans cette étude, 82 patients cocaïnomanes sous méthadone ont bénéficié d'une des "interventions" suivantes : acupuncture auriculaire "classique" (groupe auriculothérapie), insertion d'aiguilles sur une zone contrôle (hélix) moins sensible (groupe aiguille/contrôle) ou uniquement des séances de relaxation (groupe relaxation).

Les séances étaient réparties sur 8 semaines à raison de 5 séances par semaine. Le critère principal d'évaluation était la consommation de cocaïne détectée par analyses d'urines durant et après le traitement.

Cinquante-deux (52) patients ont complété le traitement dont seulement 46 % (13/28) dans le groupe auriculothérapie.

Durant le traitement, la fréquence de tests négatifs (recherche de cocaïne dans les urines) était 3,4 fois plus élevée dans le groupe auriculothérapie que dans le groupe relaxation. De même, elle était 2,4 fois plus élevée que dans le groupe aiguille/contrôle.

Lors de la dernière semaine de traitement, 54 % des patients du groupe auriculothérapie, 24 % des patients du groupe aiguille/contrôle et 9 % des patients du groupe relaxation ont présenté 3 tests consécutifs négatifs.

"Ces résultats suggèrent l'utilisation de l'acupuncture dans le traitement des dépendances à la cocaïne", concluent Margolin et ses collaborateurs. Ils soulignent toutefois que ces résultats doivent être interprétés en tenant compte des difficultés d'évaluation des procédures d'acupuncture.

Selon le Dr A. Leshner, directeur du National Institute on Drug Abuse (NIDA) :"Cette étude montre qu'il est peut-être utilile d'utiliser l'acupuncture en combinaison avec d'autres thérapies pour le traitement des dépendances à la cocaïne".

Source : Arch Intern Med.2000;160:2305-2312. Communiqué de presse du NIH.