Vieillissement : les modifications du sommeil affectent la sécrétion d'hormone de croissance et de cortisol
Une étude parue dans le Journal of American Medical Association indique que les modifications du sommeil liées au vieillissement sont associées à une variation du taux de sécrétion d'hormone de croissance (GH) et de cortisol. Le Dr Van Cauter de l'Université de Chicago souligne que des stratégies destinées à limiter ces variations du sommeil pourraient représenter une forme indirecte d'hormonothérapie.
Le Dr Van Cauter et ses collaborateurs ont étudié les cycles de sommeil et la sécrétion de GH et cortisol chez 149 individus masculins âgés de 16 à 83 ans. Ils rappellent à ce sujet que 60 à 70 % de la GH est sécrétée chez les hommes durant le sommeil léger (stade 1 et 2) et le sommeil lent profond (stade 3 et 4). Ces 4 premières phases sont suivies d'une phase de sommeil paradoxal.
Les polysomnographies réalisées chez ces sujets ont mis en évidence une diminution du pourcentage de sommeil lent profond. Cette phase représentait 18,9 % du sommeil chez les 16-25 ans et seulement 3,4 % chez les 36-50 ans. Cependant, cette diminution était compensée par un accroissement de la durée du sommeil léger (stades 1 et 2). Parallèlement, aucune modification significative de la durée du sommeil paradoxal n'a été enregistrée.
La transition vers un âge plus avancé (de 50 ans à 83 ans) s'est accompagnée d'un augmentation de la durée des périodes d'éveil (28 minutes par décennie) au détriment du sommeil léger et du sommeil paradoxal.
Concernant la GH, les auteurs ont noté une diminution de la sécrétion en GH (- 372 µg par décennie) de 16 à 50 ans, diminution concomitante à la réduction du sommeil lent profond. Après 50 ans, cette diminution est moins marquée (- 43 µg par décennie).
L'équipe du Dr Van Cauter précise que la sécrétion de GH était associée au sommeil lent profond et ce indépendamment de l'âge.
Le taux de cortisol était plus élevé au cours du vieillissement (+ 19,3 nM par décennie) mais cette augmentation n'était réellement significative qu'après 50 ans, "quand le sommeil était plus fragmenté et le sommeil paradoxal en déclin", précisent les auteurs. Ils ajoutent que l'élévation du taux de cortisol semble corrélée à une réduction du sommeil paradoxal, indépendamment de l'âge.
Ces résultats montrent donc des variations chronologiques des phases de sommeil lent profond et du sommeil paradoxal chez les hommes. "Ces variations sont chacune associées à une altération hormonale spécifique". "D'autres études devraient évaluer si des stratégies destinées à améliorer la qualité du sommeil pourraient avoir des effets hormonaux bénéfiques", concluent Van Cauter et ses confrères.
Source : JAMA 2000;284:861-868
Descripteur MESH : Sommeil , Croissance , Hormone de croissance , Vieillissement , Chicago , Sommeil paradoxal , Hommes , Éveil