Nouveaux résultats sur le traitement initial et optimal de l’infection par le VIH-1
Une trithérapie par efavirenz et deux NRTI est associée à un plus faible taux d’échec virologique qu’un traitement par lopinavir-ritonavir plus deux NRTI, montre un nouvel essai clinique publié dans le NEJM. Un traitement alternatif associant lopinavir-ritonavir plus efavirenz est aussi efficace que l’association efavirenz plus deux NRTI mais les résultats ont montré dans ce cas une augmentation des résistances virales.
Cet essai ouvert et randomisé a été mené dans le cadre du traitement initial de l’infection par le VIH-1 chez 757 patients. Le taux médian de CD4 était de 191/mm3 et le nombre médian de copies ARN était de 4,8 log(10)/ml. L’objet était d’identifier le traitement optimal parmi trois testés : efavirenz + 2 NRTI (groupe efavirenz) ; lopinavir-ritonavir + 2 NRTI (groupe lopinavir-ritonavir) et lopinavir-ritonavir + efavirenz (groupe sans NRTI). Les deux premiers sont considérés comme les références pour la prise en charge initiale de l’infection bien que la question de leur efficacité relative ne soit pas complètement réglée. Le troisième traitement sans NRTI a été testé dans le but d’éviter les effets toxiques liés au NRTI.« Bien que les trois traitements aient été bien tolérés et efficaces, nos résultats ont montré que l’efavirenz avec les NRTI devait être considéré comme le traitement standard pour le traitement initial du VIH », commente Sharon Riddler (Ecole de Médecine de l’Université de Pittsburgh), premier auteur de cette étude. Il souligne également que « les résultats du traitement sans NRTI nous ont raisonnablement rassurés sur le fait que nous pouvons utiliser une bithérapie basée sur lopinavir-ritonavir plus efavirenz pour les patients qui ne peuvent prendre de NRTI en raison des effets indésirables ».Les résultats obtenus après un suivi médian de 112 semaines montrent que le délai jusqu’à l’échec virologique était plus long dans le groupe efavirenz que dans le groupe lopinavir-ritonavir (P=0,006). Après 96 semaines, la proportion de patients avec moins de 50 copies ARN/ml était de 89% dans le groupe efavirenz, 77% dans le groupe lopinavir-ritonavir et 83% dans le groupe sans NRTI. Le taux d’abandon du traitement en raison des effets toxiques était similaire dans les trois groupes, ajoutent les chercheurs. Par ailleurs, ces derniers ont observé qu’en cas d’échec virologique, les mutations de résistance étaient plus fréquentes dans le groupe sans NRTI que dans les deux autres groupes.Enfin, John Mellors, co-auteur de la publication et professeur à l’Université de Pittsburgh, ajoute que cette étude « établit non seulement le meilleur traitement initial pour l’infection par le VIH mais elle ouvre aussi la voie vers des traitements plus simples qui contiennent moins de médicaments ».Source : NEJM 2008 ; 358:2095-2106. Communiqué de l’Université de Pittsburgh.Caducée.net©Tous droits réservés. Enregistrement, reproduction et copie interdits.SRDescripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Lopinavir , Ritonavir , Essai clinique , Patients , Auteur , Toxiques , ARN , Médecine , Reproduction