Aspirine et daltéparine après un AVC ischémique : pas de différence chez les patients avec une fibrillation auriculaire

L'héparine de bas poids moléculaire n'offre pas d'avantage significatif face à l'aspirine pour le traitement des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique et présentant une fibrillation auriculaire. Ce résultat est la conclusion d'une étude publiée dans le Lancet du 8 avril.

Le Dr E.Berge (Ulleval University Hospital, Oslo) et ses collaborateurs ont réalisé une étude multicentrique en double aveugle et randomisée. Ils ont comparé les effets de l'héparine de bas poids moléculaire (daltéparine 100 UI/kg en sous cutanée 3 fois par jour) et de l'aspirine (160 mg/j) chez 449 sujets avec un AVC ischémique et une fibrillation auriculaire.

Le traitement a commencé dans les 30 premières heures qui ont suivi l'AVC. Les auteurs ont comparé l'effet prophylactique de la daltéparine et de l'aspirine sur la survenue d'un accident ischémique cérébral dans les 14 jours suivants.

Ces travaux ont montré que la fréquence des accidents ischémiques cérébraux ultérieurs dans les 14 jours était similaire dans les 2 groupes : 8,5 % dans le groupe daltéparine et 7,5 % aspirine.

De plus, pendant ces 14 jours, la progression des symptômes durant les premières 48 heures, le nombre de décès ainsi que la fréquence des hémorragies cérébrales symptomatiques ou asymptomatiques n'ont pas montré de différence significative entre les deux traitements.

Par ailleurs, les auteurs précisent que l'évolution des patients et le nombre de décès à 14 jours et à 3 mois étaient comparables dans les deux groupes.

Selon les conclusions des chercheurs, "ces données ne fournissent pas de preuve de l'efficacité supérieure de l'héparine de bas poids moléculaire face à l'aspirine pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux ischémiques chez les patients présentant une fibrillation auriculaire".

Enfin, les auteurs indiquent que cette étude ne peut exclure la possibilité qu'une de ces deux molécules soit légèrement moins efficace que l'autre.

Source : The Lancet 2000; 355: 1205-10