Comment promouvoir la prise d’acide folique ?

Une complémentation en acide folique permet de prévenir les anomalies de fermeture du tube neural. Cet apport doit être initié avant même que la femme soit enceinte et poursuivi durant les deux premiers mois de grossesse. Pourtant, de nombreuses femmes ne suivent pas ces recommandations, souligne une étude publiée dans le Lancet.

Les anomalies de fermeture du tube neural, surtout spina bifida et anencéphalie, concernent en France environ 1 naissance pour mille. Une complémentation en acide folique chez la femme autour de la période de conception constitue un moyen efficace de prévenir ces malformations et de nombreux pays ont cherché à promouvoir cette prise d’acide folique qui devrait être initiée 4 semaines avant la conception et poursuivie 8 semaines après.

Monika Eichholzer (Université de Zucrich) et des confrères ont procédé à un examen des habitudes de complémentation en acide folique dans le monde et mettent en évidence que les recommandations ne sont pas suivies de manière optimale. Actuellement, trois approches de santé publiques existent dans ce domaine : la prise d’un complément d’acide folique, l’enrichissement des denrées basé sur le volontariat et l’enrichissement obligatoire de denrées, notamment des produits céréaliers.

Les auteurs de l’analyse recommandent que des actions complémentaires soient entreprises dans les pays qui n’utilisent pas l’enrichissement obligatoire ou qui l’emploient de manière insuffisante. Ces actions peuvent être menées via des campagnes d’information qui peuvent trouver pour support des recommandations éditées sur les emballages de contraceptifs, la mobilisation de personnalités dans des campagnes pour la promotion de la prise d’acide folique ou encore faciliter l’accès à des compléments d’acide folique bon marché.

Selon l’avis du Dr Eichholzer : « Malgré la prévention la plus efficace des anomalies de fermeture du tube neural par un enrichissement obligatoire en acide folique, de nombreux pays ne choisissent pas cette option, en partie parce que les avantages de cette approche ne sont pas démontrés dans des essais cliniques, en partie en raison de la crainte jusqu’ici non justifiée de problèmes de santé et enfin en raison d’un problème de libre choix ». Il faudra donc veiller à mettre en place de nouvelles approches de santé publiques innovantes destinées à promouvoir la prise d’acide folique autour de la période de conception.

Source : Lancet 2006 ; 367: 1352–61

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