Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et risque accru d'insuffisance cardiaque
Chez les gens âgés, la consommation d'AINS autres que l'aspirine à faible dose augmente les risques d'insuffisance cardiaque. Ce risque est particulièrement accru chez les sujets avec un antécédent de maladie cardiaque selon une étude australienne publiée dans le Archives of Internal Medicine daté du 27 mars.
Des travaux précédents avaient déjà montré que les AINS pouvaient, chez certains sujets, entrainer des insuffisances cardiaques. Cependant, les Dr Page et Henry (Université de Newcastle, Australie) rappelent que peu d'études épidémiologiques avaient évalué cet effet indésirable.
Les deux auteurs ont estimé le risque relatif d'insuffisance cardiaque chez des consommateurs éventuels d'AINS. Les antécédents médicaux du patient, la dose et le temps de demie-vie plasmatique des anti-inflammatoires utilisés ont été pris en compte.
Les médecins ont étudié le cas de 365 patients (moyenne d'âge = 76,6 ans) hospitalisés suite à une insuffisance cardiaque. Un groupe contrôle était formé de 658 sujets hospitalisés mais ne présentant pas d'insuffisance cardiaque. Les informations concernant la prise de médicaments et notamment l'utilisation récente d'AINS ont été recueillies suite à un entretien avec les patients.
L'analyse statistique des données montre que la prise d'AINS (autre que l'aspirine à faible dose) dans la semaine précédente est associée à un risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque multiplié par 2 (odds ratio = 2,1). Les odds ratio correspondent à une "estimation valide du risque relatif".
La prise d'AINS chez les patients avec antécédent cardiaque est associée à un odds ratio de 10,5 alors cet odds ratio est de 1,6 chez les patients sans antécédent de maladie cardiaque.
Les auteurs précisent également que le risque d'hospitalisation est d'autant plus grand que la dose d'AINS dans la semaine précédente était élevée et que la demie-vie plasmatique de la molécule était longue.
Selon les auteurs, 19 % des hospitalisations pour insuffisance cardiaque peuvent être imputées à la prise récente d'AINS. De ce fait, l'utilisation de ces molécules chez des patients âgés avec des antécédents de maladies cardiovasculaires doit être entourée de précautions.
Source : Archives of Internal Medicine 2000; 160: 777-84
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