Grippe de 1918 : des oiseaux et des hommes ?
La revue Science publie cette semaine deux études portant sur le virus de la « grippe espagnole » de 1918 qui a tué plusieurs millions de personnes. Il semble que le virus ait évolué à partir d’une grippe aviaire avant d’infecter l’homme.
S. Gamblin et ses collaborateurs ont résolu la structure tridimensionnelle de la protéine HA ou hémagglutinine du virus grippal de 1918. Cette protéine joue un rôle central lors des premières phases de l’infection puisqu’elle permet au virus de se lier à la cellule hôte. La même équipe publie également d’autres structures de HA liée à des récepteurs humains et aviaires. Dans un autre article, des travaux menés par James Stevens détaillent la structure de la protéine précurseur de HA.
L’ensemble des données tend à montrer que cette souche excessivement virulente pour l’homme dérive d’une souche aviaire. Les caractéristiques de la HA de 1918 sont très proches de celles observées sur des HA virales qui touchaient des oiseaux.
En particulier, les auteurs expliquent que le site d’interaction de HA avec le récepteur cellulaire humain présente une séquence en acides aminés typique d’une souche virale aviaire. Ces nouvelles informations suggèrent donc que la pandémie de 1918 est issue d’un virus présent à l’origine chez l’oiseau. Des résultats qui ne manqueront sûrement pas de trouver un large écho dans un contexte où une épidémie de grippe du poulet touche plusieurs régions d’Asie.
Source : Science, 6 février 2004
Descripteur MESH : Oiseaux , Hommes , Virus , Personnes , Acides , Acides aminés , Joue , Rôle , Science