Le suicide : un problème toujours difficile à évaluer dans les pays en développement
Un article paru cette semaine dans le British Medical Journal revient sur la difficulté de l’estimation du taux de suicide dans les pays défavorisés. Les chiffres sous-estiment largement le problème.
Les chercheurs à l’origine de cette étude ont enquêté dans la région de Kaniyambadi dans le sud de l’Inde. Ils ont eu recours à des « autopsies verbales » afin de mesurer le taux de suicide entre 1994 et 1999. Ces « autopsies verbales » consistaient à interroger les professionnels de santé locaux sur les causes des décès.
Sur la période étudiée, les auteurs ont estimé que le taux de décès était de 95 pour 100.000. Les hommes âgés étaient plus exposés que les plus jeunes. Chez les femmes, les 15-24 ans et les plus de 65 ans étaient les plus nombreuses. Chez les 15-24 ans, le suicide était plus fréquent chez les femmes.
L’étude montre qu’en absence d’un rapport d’autopsie, ces « autopsies verbales » peuvent donner une bonne idée des causes des décès par suicide. De récentes études menées en Inde auraient sous-estimé les chiffres réels d’un facteur deux à trois. Cependant, des centres de surveillance spécialisés restent le seul moyen de recueillir des chiffres vraiment fiables.
Source : BMJ 2003 ; 326, 1121-2
Descripteur MESH : Suicide , Femmes , Hommes , Inde , Santé