Une nouvelle forme génétique de protection contre le paludisme
Une équipe internationale de chercheurs vient d’identifier que la mutation d’une protéine de surface des hématies protège de l’infection par le parasite du paludisme. Cette mutation concerne le gène de la glycophorine C et a été retrouvée chez près de la moitié des habitants des zones côtières de Papouasie Nouvelle Guinée, régions d’hyperendémie palustre.
La drépanocytose est un exemple bien connu de mutation génétique qui peut conférer un avantage en protégeant du paludisme. Aujourd’hui, des chercheurs australiens, de Papouasie Nouvelle Guinée et de Cleveland montrent qu’une autre forme de mutation, qui concerne aussi les hématies, offre une protection contre l’agent du paludisme Plasmodium falciparum.
Dans un article qui vient d’être publié sur le site de la revue Nature Medicine, Alexander Maier et ses confrères expliquent qu’une délétion dans le gène de la glycophorine C (GYPC ∆ex3) a déjà été identifiée chez des Mélanésiens. La mutation de cette protéine de surface des hématies a été retrouvée chez 46,5 % des habitants des régions côtières de Papouasie Nouvelle Guinée particulièrement touchées par le paludisme.
Des études complémentaires ont montré que la glycophorine C était normalement utilisée par P. falciparum comme point d’ancrage afin de pénétrer les hématies. Les chercheurs ont montré qu’en présence de la délétion de la glycophorine C, l’interaction avec le parasite était rendue impossible. Le parasite ne peut utiliser cette voie d’entrée pour envahir les hématies.
Selon les auteurs, la fréquence élevée de cette mutation dans cette population s’explique par une sélection naturelle des porteurs de la mutation dans une zone d’hyperendémie palustre.
Source : Nature Medicine Published online 9 December 2002; doi:10.1038/nm807
Descripteur MESH : Génétique , Mutation , Glycophorine , Paludisme , Guinée , Drépanocytose , Population