Sclérose en plaques: pourquoi le système immunitaire s’attaque au système nerveux
Des chercheurs anglais, américains et danois publient cette semaine dans la revue Nature Immunology l’explication fonctionnelle de la susceptibilité génétique de la sclérose en plaques liée aux gènes DRB1 et DRB5. Parce que ces deux molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de type II (CMHII) sont analogues, elles peuvent présenter à la fois des composants du virus d’Epstein Barr et également des éléments de la myéline, cette dernière constituant alors la proie du système immunitaire.
La susceptibilité à la sclérose en plaques (SEP) est associée en partie aux gènes DR2 du CMHII (DRB1 et DRB5), qui codent pour des molécules présentant les antigènes aux lymphocytes T, mais jusqu’à présent aucune explication fonctionnelle n’avait été donnée à cette observation.
Yvonne Jones et son équipe à Oxford ont montré, en prélevant des lymphocytes T à un malade atteint de SEP, que ces cellules pouvaient à la fois reconnaître des composants du virus d’Epstein Barr EBV (présentés par DRB5) et des composants de la myéline (présentés par DRB1).
Les auteurs ont réussi à mettre en évidence par cristallographie, des analogies de structure entre les complexes DRB50101-EBV et DRB11501-MBP (Myelin Basic Protein) présentés à la surface du récepteur T TCR.
Ces preuves structurales de la reconnaissance croisée par le système immunitaire des composants de la myéline et du virus EBV, expliquent selon les auteurs à la fois la susceptibilité génétique de la SEP CMHII-DR2-dépendante et également pourquoi une infection par l’EBV peut conduire à l’apparition des symptômes de la SEP.
Source: Nature Immunology 3 septembre 2002;publication en ligne avancée, doi:10.1038/ni835
PI
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