VIH : les trithérapies peuvent réduire de 80 % l’incidence de la tuberculose
Les bénéfices des antirétroviraux sur le risque de tuberculose paraissent évidents d’après une récente étude conduite en Afrique du Sud. En effet, les trithérapies permettent de réduire de 80 % le nombre de cas de tuberculose chez les patients infectés par le VIH. Encore faudrait-il que les patients africains puissent disposer d’un accès à ces médicaments.
L’Afrique est de loin le continent le plus touché par la pandémie de VIH puisque 70 % des cas d’infection par le virus concernent des pays d’Afrique Subsaharienne.
Comme l’expliquent le professeur Robin Wood (Université de Cap Town, Afrique du Sud) et ses confrères dans un article de la revue The Lancet, le VIH et la tuberculose sont étroitement liés. La tuberculose est associée à un mauvais pronostic chez les patients VIH + mais elle reste aussi un problème plus global de santé public en raison de sa recrudescence.
L’objet du travail de Wood et ses confrères était de mesurer l’impact des thérapies antirétrovirales sur l’incidence de la tuberculose. Dans un article publié dans l’édition du Lancet du 15 juin, ces auteurs (Badri et al.) ont mesuré le risque de tuberculose chez des patients infectés par le VIH et qui recevaient ou non une trithérapie. Selon eux, les bénéfices des traitements antirétroviraux pour limiter le risque de tuberculose ne sont pas constants selon les études.
L’étude était menée sur des patients Sud-Africains porteurs du VIH. Les antirétroviraux ne sont pas disponibles dans le secteur public en Afrique du Sud. De ce fait, les patients de cette étude qui recevaient une trithérapie participaient en fait à des essais cliniques de phase III.
Entre 1992 et 2001, les auteurs ont étudié l’incidence de la tuberculose chez 264 patients sous trithérapie antirétrovirale et chez 770 patients qui n’avaient pas accès à ces traitements. Les patients traités recevaient au moins trois antirétroviraux.
Les traitements antirétroviraux ont permis de réduire de façon drastique le risque de tuberculose. Les auteurs ont noté 2,4 cas de tuberculose pour 100 patient-années dans le groupe trithérapie comparé à 9,7 cas pour 100 patient-années dans le groupe sans traitement.
Si l’on tient compte du nombre de CD4, du statut socioéconomique et du stade de la maladie, les trithérapies permettent de réduire d’environ 80 % le risque de tuberculose (adjusted rate ratio = 0,19 ; IC 95% = 0,09-0,38 ; p<0,0001). Ces effets étaient plus marqués chez les patients souffrant d’une immunodépression marquée.
Source : Lancet 2002 ;359 :2059-64
SR
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