Effet indésirable possible des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine : hématomes et saignements cutanéomuqueux
La survenue d’hématomes et de saignements cutanéomuqueux apparaît être un effet indésirable des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), mais est « mal connu et probablement sous-estimé », écrivent dans le dernier numéro de la Revue de Médecine Interne le Dr A. Nelva et ses collègues du Centre régional de pharmacovigilance et de renseignements sur le médicament et du laboratoire d’hémostase (CHU de Saint-Etienne).
A partir des notifications reçues au centre de pharmacovigilance de Saint-Etienne et d’une revue de la littérature, ces auteurs ont sélectionné 30 cas d’hématomes et des saignements cutanéomuqueux sous ISRS.
Le sex-ratio était de 3/4, avec une moyenne d’âge de 42 ans pour les adultes.
Deux cas de nouveaux-nés exposés in utero à un ISRS ont été inclus dans l’étude.
Les manifestations cliniques, le plus souvent bénignes, comprenaient des ecchymoses, des hématomes sous-cutanés, des pétéchies, un purpura, un épistaxis, des métrorragies ou ménorragies.
Des cas d’hémorragie intestinale, un cas d’hémorragie oculaire et des cas d’hémorragie cérébrale ont été décrits. Ils sont plus rares, mais plus graves.
Le mécanisme d’action proposé par la plupart du temps est celui d’une altération de l’agrégation plaquettaire par déplétion de la sérotonine plaquettaire. Cela dit, indiquent les chercheurs stéphanois, d’autres facteurs tels qu’une fragilité capillaire ou un terrain favorisant sont évoqués. Selon eux, « la prise en compte des antécédents chez les patients nécessitant un traitement par ISRS pourrait s’avérer intéressante ».
Source : Rev Méd Interne, 2000, 21 : 152-60.
Descripteur MESH : Sérotonine , Antidépresseurs , Pharmacovigilance , Médecine , Médecine interne , Épistaxis , Fragilité capillaire , Littérature , Patients , Purpura , Revue de la littérature , Temps