Anévrysmes de l’aorte abdominale : le traitement dépend de la taille

Deux articles parus dans le NEJM détaillent la comparaison d’un suivi régulier versus intervention chirurgicale dans la prise en charge des anévrysmes de l’aorte abdominale de moins de 5,5 cm. Globalement, il n’existe pas de différence de survie selon les deux stratégies. Les auteurs recommandent donc la surveillance tant que le diamètre de l’anévrysme n’excède pas 5,5 cm.

Dans un premier article, Lederle et al décrivent un essai randomisé mené sur des patients âgés de 50 à 79 ans et avec un anévrysme de l’aorte abdominale de diamètre compris entre 4,0 cm et 5,4 cm. Les patients ont été répartis en deux groupes : un groupe surveillance non-invasive avec examens tous les six mois et un groupe intervention chirurgicale. L’option chirurgicale était retenue si le diamètre de l’anévrysme devenait symptomatique ou excédait 5,5 cm.

Au total, 1.136 patients ont été inclus dans l’essai avec un suivi moyen de 4,9 ans. Il n’y a pas eu de bénéfice de survie associée au groupe chirurgie, concluent les auteurs.

Ces résultats indiquent donc qu’une stratégie conservatrice avec une surveillance étroite devrait être privilégiée lorsque le diamètre de l’anévrysme est inférieur à 5,5 cm.

Une deuxième publication aboutit à une conclusion similaire. Dans cet essai conduit par le « United Kingdom Small Aneurysm Trial Participants », 1.090 participants (60-76 ans) avec un anévrysme de 4,0 à 5,5 cm ont été répartis en deux groupes : chirurgie immédiate ou suivi échographique.

Les auteurs n’ont pas trouvé de différence à long terme (8 ans) entre la survie moyenne des deux groupes, « bien que la mortalité totale soit plus faible dans le groupe chirurgie immédiate ». Une modification du style de vie dans ce groupe expliquerait cette différence. Comme la survie moyenne est similaire dans les deux groupes, la surveillance serait une option raisonnable pour les anévrysmes de moins de 5,5 cm de diamètre.

Source : N Engl J Med 2002 ;346 :1437-44, 1445-52.

SR