Un nouvel inhibiteur de la réverse transcriptase?

L’ion manganèse serait capable, en grande concentration, de bloquer la réplication du VIH. Ce sont les conclusions d’une équipe de chercheurs de l’université Johns Hopkins à Baltimore (EU), qui en travaillant sur un gène de levure impliqué dans le transport du manganèse et du calcium, se sont aperçus d’une perte d’activité des cellules pour la rétrotransposition. Par analogie, les auteurs ont observé que la réverse transcriptase de VIH, qui possède au moins deux sites de liaison au manganèse, était inhibée par des hautes concentrations de cet ion métallique.

La levure est un organisme eucaryote unicellulaire bien connu, relativement simple à manipuler, et possédant une réverse transcriptase proche de celle du VIH. C’est en mesurant les niveaux d’ADN produit chez un mutant de levure déficient pour le gène PMR1, une protéine exportatrice de manganèse et de calcium, que Eric Bolton et al ont découvert que l’activité de la réverse transcriptase de levure était sérieusement diminuée lorsque le manganèse intracellulaire était augmenté.

Les chercheurs ont vérifié que non seulement la réverse transcriptase de levure, mais également celle de VIH, était bien inhibée par de hautes concentrations de manganèse.

Comme l’homme possède un analogue du transporteur PMR1 de levure, et que la levure mutée pour PMR1 se porte bien, les chercheurs portent de grands espoirs sur d’éventuelles stratégies thérapeutiques nouvelles anti-rétrovirales ciblées sur le transporteur PMR1 humain.

«En étudiant la génétique de la levure, nous avons fait une importante découverte sur la biologie du VIH et nous avons identifié une cible pour de nouvelles classes d’anti-rétroviraux», a commenté Jef Boeke, professeur de biologie moléculaire et de génétique à la School’s Institute for Basic Medical Sciences.

Source : Molecular Cell 25 avril 2002;9:879-89

PI